Diplomacy and the Study of International Relations/Appendix 1
APPENDIX I
Extracts illustrative of the Function of the Ambassador, the Qualities of the Diplomatist, and the Conduct of Negotiations
I
The Function of the Ambassador
(1) Vera, El Embaxador, translated into French under the title Le Parfait Ambassadeur:[1]
Definition de la Charge d'Ambassadeur: 'Un Conciliateur des affaires des Princes, un homme envoyé de loin, pour traiter des affaires publiques, par élection particuliere non avec des ruses ou finesses de guerre, mais avec l'eloquence & la force de l'esprit. Autres auteurs luy donnent cette definition: C'est, disent-ils, un sujet qui ressemble à un Mediateur d'amour. Et afin que cette comparaison ne vous semble pas indigne de la matiere, écoutez ce que Platon en dit. Il n'y a rien a dire de l'Orateur au Cuysinier. Comme le bon Cuysinier avec ses divers assaisonnemens, donne bon goust à plusieurs viandes qui seroient fades toutes seules: ainsi l'Orateur, avec la douceur de son eloquence & la varieté des figures de Rhetorique, rend agreables plusieurs matieres qui seroient odieuses aux mesmes oreilles à qui elles plaisent, sans estre pourveuës de cet ornement: Ainsi un Ambassadeur, est un Mediateur d'amour, qui par son industrie unit deux volontez contraires.'—Le Parfait Ambassadeur, pp. 32–3.
'L'Ambassadeur est apelé, de quelques uns, l'organe par laquelle les pensees & les conceptions des absents se communiquent, & l'Ambassade l'Art de conserver deux Princes en amitié.'—Ibid., p. 36.
Qui fut l'auteur de la premiere Ambassade: 'La necessité en fut l'inventrice, quand la Deesse Pandore sema par le monde les calamitez & les travaux au lieu des biens que les Dieux luy avoient deposez. Apres ce siecle doré & heureux, que les hommes commencerent à habiter les maisons, & à diviser le propre d'avec celuy d'autruy, ce fut lors que les Ambassades furent introduites, pour essayer en remonstrant l'équité, à recouvrer ce que l'ambition & la force des uns, avoit usurpé sur la simplicité & la foiblesse des autres; ou bien pour d'autres negoces & traitez: On dit que le Roy Bellus fut le premier qui se servit de ce moyen: mais les Poëtes l'attribuent a Palamedes.'—Ibid., pp. 53–4.
(2) Wicquefort, L'Ambassadeur et ses Fonctions, translated into English by John Digby under the title, The Embassador and his Functions:[2]
Of the Function of the Embassador in general: a Messenger of Peace; an honourable Spy: 'I make use of this Word on purpose to distinguish between the Functions and the Actions of an Embassador; because the ones have a nearer Relation to the Character, and the others to the Person. The Embassador does not always negotiate; that is to say; he ought not always to act the Embassador every where, and on all Occasions. I said elsewhere, that he ought to have a Tincture of the Comedian,[3] and I must here add, That perhaps in the whole Commerce of the World, there is not a more comical Personage than the Embassador. There is not a more illustrious Theatre than a Court; neither is there any Comedy, where the Actors seem less what they are in effect, than Embassadors do in their Negotiation; and there is none that represents more important Personages. But as the best Actor is not always upon the Stage, but changes his manner of Behaviour after the Curtain is drawn; so the Embassador who has play'd his part well in the Functions of his Character, ought to act the Man of Honour and the Gentleman, when he comes to act the Comedian … This compound of Formalities, Decencies, and Circumspections may indeed form a politick Pedant, but not a perfect Embassador, who ought to be a consummate gallant Man, that is to say, a Man fram'd to the Mode of the Court. Nothing hinders an Embassador from seeing and entertaining the Ladies; but if on these Occasions, where even Kings themselves show themselves communicative and familiar, he should affect to be grave, and keep up the Character of Embassador; I would not say that he would render himself ridiculous, but he would not be far from it. … I have spoken … of the Instruction Queen Elizabeth gave in the Year 1570 to Francis Walsingham,[4] who went on her Part in the Quality of Embassador into France. It contains almost all the general Duties of an Embassador in Ordinary … In these few Lines you find the two first Functions of an Embassador, who is represented there as a Messenger of Peace on one side, and as an honourable Spy on the other … One of the first Things that the Embassador ought to do, to succeed in the Profession of a Spy, is to study well the Humour and Genius of the Ministers that compose the Council of the Prince with whom he is to negotiate … All Ministers are Men, and as such they have their Foible … Commines says, there is not any Court but has Malecontents in it: and I think I may add; there are none without Traytors; but as the Embassador must distrust these, so he ought not indifferently and without Distinction to put his Confidence in those: … It requires a great Penetration to see to the Bottom of the Heart of Man, which is impenetrable to all other Understandings but the Divine. It is what no Rules nor Instructions can be given for, except in general, that the Embassador ought to form himself by his own Experience.'[5]—L'Ambassadeur et ses Fonctions, translated by Digby, pp. 294, 296, 300.
(3) Callières, De la Maniere de negocier avec les Souverains:[6]
Des Fonctions du Negociateur:[7] 'Les fonctions d'un Ministre envoyé dans un Pays étranger se peuvent reduire à deux principales; l'une est d'y traiter les affaires de son Prince, & l'autre est de découvrir celles d'autrui.'[8]
'Il doit encore s'instruire exactement de l'Etat de ses forces, tant de terre que de mer, du nombre de ses Places, si elles sont bien munies & bien fortifiées, de état de ses Ports, et ses Vaisseaux & ses Arcenaux, quelles troupes il peut mettre en campagne, tant de Cavalerie que d'Infanterie, sans dégarnir ses places et ses frontieres; quels sont ses revenus ordinaires et extraordinaires, & quel est son credit sur la bourse de ses sujets, s'ils sont affectionnez ou mécontens; les intrigues qui sont dans sa Cour, s'il y a des factions & des partialitez dans son Etat & entre ses Ministres sur le gouvernement, ou sur la Religion; sa dépense annuelle, tant pour sa maison, que pour l'entretien de ses troupes, & pour ses plaisirs, quelles sont ses alliances, tant offensives que défensives avec d'autres Puissances, & celles qui sont ennemies ou suspectes, qui sont les Princes et les États qui recherchent son amitié, quelles démarches ils font pour cela, & à quelles fins, quel est le principal traffic qui se fait dans ses États, leur fertilité ou leur sterilité.'[9]
(4) Martens (Charles de), Le Guide diplomatique:[10]
Des Fonctions de l'agent diplomatique: 'Les fonctions du ministre sont la pratique de ses devoirs; nous n'en saurions donner une définition à la fois plus courte et plus complète … La vigilance du ministre public s'étend à tout ce qui se passe sous ses yeux … Il y a des circonstances délicates où la conduite des affaires exige d'aller au delà de la souplesse, et où la ruse peut devenir nécessaire et même licite, surtout quand l'agent qui y recourt se trouve excusé d'en faire usage par l'emploi qu'on fait contre lui … Il y a des moments critiques dans la vie des États où il semble que les circonstances dans lesquelles ils se trouvent doivent tout absoudre; mais il en est de semblables dans celle des individus, et qui oserait affirmer que, également menacés, les uns puissent s'affranchir de la loi et non les autres? Faire de la corruption un moyen applicable à tous les cas où elle peut être profitable, c'est en faire aussi un dissolvant universel; c'est ouvrir la porte à tous les scandales, c'est apprendre aux hommes à capituler avec leur conscience: là où la vénalité prévaut l'honneur abdique.'[11]
2
Qualities of the Diplomatist
1. Bon Ambassadeur: Bon Orateur:[12]
(a) 'Pyrrhus afferma plusieurs fois qu'il avoit plus conquis de citez avec l'Eloquence de Cineas, qu'avec les armes de ses guerriers, Pyrrhus avoit raison, car outre que Cineas le servoit avec un grand zele, il se gouvernoit fort prudemment & avoit si bonne memoire, qu'estant allé Ambassadeur à Rome, dès le lendemain de son arrivee, à ce que dit Conrard, il sçavoit appeller tous les Senateurs par leur nom …' 'I'appelle[13] vertu en l'Ambassadeur, une industrie absolue approuvee de plusieurs experiences, de sciences civiles, d'une connoissance parfaite des Histoires, d'une naturelle Eloquence & d'une connoissance generale de toutes les affaires qu'on luy peut commettre, & en fin, d'une prudence & vivacité d'entendement, qui puisse donner une methode pour faire reüssir un affaire, ou pour détourner les obstacles qui s'y oposeront: d'autant qu'en cette prudence que i'entends, il s'y trouvera les especes deliberative, indicative, & preceptive; qui sont requises en un Ambassadeur; à la premiere de ces especes appartient la faculté de discourir pour & contre la matiere qui se proposera; la seconde, d'eclaircir la resolution qui se prendra; & la preceptive, pour la mettre en execution … Et l'on peut prouver par Athenes, Corinthe & Rome, que l'antiquité ne concedoit iamais Ambassade à personne qu'il ne fust Orateur fort eminent. Georges Lontinus fut plusieurs fois en Ambassade à Athènes, non pas pour estre le plus noble des Latins, mais parce qu'il estoit le plus eloquent.'[14]
(b) 'On a donné le nom d'Orateurs aux Ambassadeurs, pour exprimer qu'il faut qu'ils sachent bien parler; mais l'éloquence d'un Ambassadeur doit être fort differente de celle de la Chaire & du Barreau, ses discours doivent être plus pleins de sens que de paroles, sans y affecter des termes trop recherchez, il faut qu'il accommode son discours à ceux ausquels il l'adresse & que tout ce qu'il dit concoure à la fin qu'il se propose, qui est de les convaincre des choses qu'il est chargé de leur representer & de les déterminer à prendre les resolutions qu'il desire, ce qui est la preuve de la vraye éloquence.
S'il parle à un Prince, il faut qu'il le fasse sans élever sa voix, mais du ton d'une conversation ordinaire, d'un air modeste & respectueux & d'un stile concis, après avoir bien pesé & examiné les expressions dont il se sert, les Princes n'aiment pas les longs discours ni les grands parleurs, un habile Negociateur ne doit pas tomber dans ce deffaut, qui ne convient qu'a des Ecoliers ou à des pedans, la sagesse & les longs discours se trouvent rarement ensemble.'[15]
2. (a) Of the birth and learning of an Embassador:[16] 'I cannot tell whether the Men of Letters are fitter for Embassy than Tradesmen: but I shall not scruple to say, that an Embassador is not better form’d in the College than in the Shop. If the one renders us Cowardly and Self-interested the other makes us Clownish and Opiniated; and neither in the one nor in the other is learn'd what an Embassador ought to know; … Cardinal Bessarion was a very fit man to fill a Professor's Chair, to teach the Greek Tongue; as in reality he was one of those, that revived the primitive Knowledge of it in the most Western Parts of Europe, in the fifteenth century; but when he was put into another Profession, and was vested with the Quality of Legate, to negotiate with the first Princes of Christendom, he discover'd his Ignorance, and made it plain that he did not know the first Rudiments of it, by going to see the Duke of Burgundy, before he had visited the King of France … I am so far also from excluding all the Learned from this sort of Employment, that I could wish all that enter upon it were learned; provided that with their Learning, they had also all the other necessary Qualifications. … There is a Habit contracted in reading, which is directly opposite to the constant activity of an Embassador … the School infects with a certain contracting Humour, which is inconsistent with the Character of a well-bred Man. They who study only as much as is requisite to become such, and to make Learning subservient to their Profession, have thereby a great Advantage; tho' good sense always relieves those who have not Study'd. The Study of polite Literature ought to be a Foundation to all the Embassador's Knowledge: There true Morality is to be learn'd … There is no Philosopher that teaches it more agreeably than Horace … Provided we do not strike into Criticism nor Pedantry, we . shall find there the Principles of Honesty, which ought to be the first Quality of the Embassador. The Knowledge of the Civil Law, if it be founded upon that of the History of the Roman Laws, is an admirable Ingredient for a Minister. But there are but few that apply themselves to it; because to speak the Truth, the major Part of the Doctors that teach it, do not understand it; or if they do understand it, they will not give themselves the trouble to teach it to their Scholars … There is nothing but the perfect Knowledge of the State of ancient Rome, and of the Occasions upon which the Laws were enacted, that can give a right judgment of the Intention of the Legislators; as well as of the Reasons, upon which so many great Men have grounded the Opinions, that compose the Digests or Pandects; as the Decrees and Edicts of the Emperors make what is call'd the Code, and the Authenticks. … But the chief Study of those that design to be employ’d in Embassies, ought to he that of History; I comprehend under that Name all that depends thereon, and is any way useful to it, as Memoirs, Instructions, and Negotiations; and particularly Treaties … It may be said of History, that there is none so bad but something useful shall be found in it … Thucidides, Xenophon and Polybius amongst the Greeks: Titus Livius, Julius Caesar, Sallustius, Velleius Paterculus and Tacitus amongst the Romans, ought to be study'd … Let our Politicians give the first Place to Tacitus if they please, for my part I shall be bold to say, that upon an equitable and impartial Judgment, Philip de Comines … is nothing inferior to him in any respect whatever … There is not any Book so useful to Princes and Ministers as the Memoirs of Comines. His Disinterestedness appears every where, he does Justice to every Body; and there is not any remarkable Accident, of which he does not assign the first Cause to His Providence, who holds the Hearts of Kings in his Hand; that is to say, the God of Battles, who alone disposes of Crowns and Monarchies. Nicholas Matchiavel's History of Florence is a compleat Work, and almost inimitable…'[17]
(b) Des Connoissances necessaires et utiles à un Negoctateur:[18]
'Un homme qui est né avec les qualitez propres à traiter les affaires publiques, & qui se sent de l'inclination à s'y apliquer, doit commencer par s'instruire de l'état où se trouvent les affaires de l'Europe, des principaux interêts qui y regnent & qui la divisent, de la forme des divers gouvernemens qui y sont établis & du caractere des Princes, des Generaux & des Ministres qui y sont en autorité & en credit.'[19]
'L'étude de la forme du gouvernement qui est presentement établi dans chaque Etat de l'Europe, est trés-necessaire à un Negociateur, il n'est pas de sa prudence d'attendre à s'instruire de celle de chaque pays où on l'envoye à mesure qu'il y arrive; c'est voyager dans les terres inconnuës & s'exposer à s'y égarer.… Il y a des differences très-essentielles entre l'autorité d'un Roi, & celle d'un autre Roi, quoiqu'il n'y en ait aucune dans le nom de leur dignité, il y a des pays où il ne suffit pas d'être d'accord avec le Prince & avec ses Ministres, parce qu'il y a d'autres puissances qui y balancent la sienne, & qui ont le pouvoir d'empêcher l'effet de ses resolutions & de lui en faire prendre de contraires; c'est ce qu'on a vû en Angleterre, où l'autorité du Parlement oblige souvent les Rois à faire la paix ou la guerre, contre leur volonté, & en Pologne où les Diettes generales ont encore un pouvoir plus étendu, & où il ne faut que gagner un seul Nonce de la Diette, & le faire protester contre les resolutions prises par le Roi, par le Senat & par tous les autres Nonces ou députez des Provinces pour empêcher l'effet'.[20]
3. General Qualities of the Diplomatist: Du Choix des Negociateurs:[21]
'Pour bien choisir des Negociateurs propres aux emplois qu'on leur destine, il faut avoir égard a leur qualité personnelle, à leur profession, à leur fortune; au Prince ou à l'État vers lequel on les envoye, & à la nature de l'affaire dont on veut les charger.'[22]
'La sage Republique de Venise est si persuadée de la partialité de ses Prelats et de ses Gens d'Eglise pour le Saint Siege, qu'elle ne se contente pas de ne les point employer à l'Ambassade de Rome, mais elle les exclud de toutes ses déliberations qui regardent cette Cour-là, & elle les fait sortir de ses Assemblées lorsqu'il s'agit de quelques affaires Ecclesiastiques … Un Cardinal, un Abbé Commendataire & tous les Ecclesiastiques qui n'ont point de charge d'ame y peuvent être employez avec plus de bienséance & avec moins de scrupule pour eux & pour le Prince qui les y employe. Les Religieux sont quelquefois propres à pores des paroles secretes & importantes par la facilité qu'ils ont de s'introduire auprès des Princes ou de leurs Ministres, sous d'autres pretextes, mais il ne seroit pas de la bienséance de les voir revêtus d'un caractere de Ministre Public.'[23]
'Il est important aux Princes & aux Etats Souverains de choisir des sujets agreables aux pays où ils les envoyent, il faut pour cela avoir égard à la différence des gouvernemens & des inclinations qui regnent dans chaque pays & sur tout à la Religion qui y domine.'[24]
'Les gens de grand qualité sont propres aux Ambassades, parce que leurs noms imposent & les font respecter; mais quelque respect qu'on ait pour leur rang & pour leur naissance, ils ont encore besoin d'un bon entendement, de savoir & d'experience pour bien conduire une negociation importante, & ils sont sujets à se tromper, lorsqu'ils croyent comme font plusieurs de cette espece qu'on ne doit rien refuser à leur qualité.'[25]
'Un jeune Negociateur est d'ordinaire présomptueux, vain, leger, & indiscret, & il y a du risque à le charger d'une affaire de consequence, à moins que ce ne soit un sujet d'un merite singulier & dont l'heureux naturel ait prévenu les dons de l'âge et de l'experience.
'Un vieillard est chagrin, difficultueux, trouvant à redire à tout, blamant les plaisirs qu'il ne peut plus prendre, peu propre à s'insinuer dans les bonnes graces d'un Prince & de ses Ministres, & hors d'état d'agir par la lenteur & les incommoditez attachées à la vieillesse.
'L'âge mediocre est le plus propre aux negociations, parce qu'on y trouve experience, la discretion & la moderation qui manquent aux jeunes gens, & la vigueur, l'activité & l'agrément, qui abandonnent les vieillards.'[26]
'Un homme de lettres est beaucoup plus propre qu'un homme sans étude a faire un bon Negociateur; il sait parler & répondre juste sur tout ce qu'on lui dit; il parle avec connoissance des droits des Souverains, il explique ceux de son Prince, il les appuye par des faits & par des exemples qu'il sait citer bien à propos, pendant qu'un ignorant ne sait alleguer pour toute raison que la volonté ou la puissance de son Maître & les ordres qu'il en a reçûs, qui ne font pas de loi auprès des Princes & des Etats libres & independans, lesquels cedent souvent aux remonstrances judicieuses d'un homme savant & éloquent.
'Les Negociateurs ignorans & remplis de la grandeur de leur Maître sont encore sujets à prendre son nom en vain, c'est-a-dire à le citer mal-à-propos dans les choses qui ne regardent point ses interêts, pour autoriser leurs pe particulieres, au lieu qu'un sage Negociateur évite de compromettre le nom & l'autorité de son Prince, & ne le cite jamais que bien à propos. …
'La science des faits & de l'histoire est une des principales parties de l'habileté d'un Negociateur, parce que be ralsons étant souvent problematiques, la plûpart des hommes se conduisent par les exemples & se déterminent sur ce qui a été fait en pareil cas.
'Un Negociateur sans étude est sujet à tomber dans plusieurs inconveniens par l'obscurité & par la mauvaise construction de ses discours & de ses dépêches. Il ne suffit pas de bien penser sur une affaire, il faut savoir expliquer ses pensées correctement, clairement & intelligiblement, & il faut qu'un Ministre ait de la facilité à bien isles en public & a bien écrire, ce qui est très-rare & très-difficile a un homme sans étude.'[27]
Des Qualitez et de la Conduite du Negociateur:[28] 'Ces qualitez sont un esprit attentif & appliqué, qui ne se laisse point distraire par fos plaisirs, & par les amusemens frivoles, un sens droit qui conçoive nettement les choses comme elles sont, & qui aille au but par les voyes les plus courtes & les plus naturelles, sans s'égarer à force de rafinement & de vaines subtilitez qui rebuttent d'ordinaire ceux avec qui on traite, de la penetration pour découvrir ce qui se passe dans le cœur des hommes & pour savoir profiter des moindres mouvemens de leurs visages & des autres effets de leurs passions, qui échapent aux plus dissimulez; un esprit fecond en expediens, pour aplanir les difficultez qui se rencontrent à ajuster les interêts dont on est chargé; de la presence d'esprit pour répondre bien à propos sur les choses imprevûës, & pour se tirer par des réponses judicieuses d'un pas glissant; une humeur égale, & un naturel tranquile & patient, toûjours disposé à écouter sans distraction ceux avec qui il traite; un abord toûjours ouvert, doux, civil, agreable, des manieres aisées & insinuantes qui contribuent beaucoup à acquérir les inclinations de ceux avec qui on traite, au lieu qu'un air grave & froid, & une mine sombre & rude, rebute & cause d'ordinaire de l'aversion.
Il faut sur tout qu'un bon Negociateur ait assez de pouvoir sur lui-même pour resister à la demangeaison de parler avane que de s'être bien consulté sur ce qu'il a à dire, qu'il ne se pique pas de répondre sur le champ & sans prémeditation aux propositions qu'on lui fait, & qu'il prenne garde de tomber dans le défaut d'un fameux Ambassadeur étranger de notre tems, qui étoit si vif dans la dispute, que lorsqu'on l'échauffoit en le contre-disant, il reveloit souvent des secrets d'importance pour soutenir son opinion.
'Il ne faut pas aussi qu'il donne dans le défaut opposé de certains esprits mysterieux, qui font des secrets de rien, & qui érigent en affaires d'importance de pures bagatelles; c'est une marque de petitesse d'esprit de ne savoir pas discerner les choses de consequence d'avec celles qui ne le sont pas, & c'est s'ôter les moyens de découvrir ce qui se passe, & d'acquerir aucune part à la confiance de ceux avec qui on est en commerce, lorsqu'on a avec eux une continuelle reserve.'[29]
'Un habile Negociateur ne laisse pas penetrer son secret avant le temps propre; mais il faut qu'il sache cacher cette retenuë à ceux avec qui il traite … I] ne suffit pas pour former un bon Negociateur, qu'il ait toutes les lumieres, toute la dexterité & les autres belles qualitez de l'esprit: il faut qu'il ait encore celles qui dép ova nt des sentimens du cœur, il n'y a point d'emploi qui sna plus d'élevation & plus de noblesse dans les manieres d'agir.
'Un Ambassadeur ressemble en quelque maniere à un Comedien, exposé sur le theatre aux yeux du Public pour y jouër de grands rôles.'[30]
'Pour soutenir la dignité attachée à ces emplois, il faut que celui qui en est revêtu, soit liberal & magnifique, mais avec choix & avec dessein; que sa magnificence paroisse dans son train, dans sa livrée & dans le reste de son équipage; que la propreté, l'abondance, & même la délicatesse, regne sur sa table: qu'il donne souvent des fêtes & des divertissemens aux principales personnes de la Cour où il se trouve, & au Prince même, s'il est d'humeur à y prendre part, qu'il tâche entrer dans ses parties de divertissemens, mais d'une maniere agreable & sans le contraindre, & qu'il y apporte toûjours un air ouvert, complaisant, honnête & un desir continuel de lui plaire.
'Si l'usage du Pays où il se trouve lui donne un libre commerce avec les Dames; il ne doit pas negliger de se les rendre favorables en s'attachant à leur plaisir & à se rendre digne de leur estime, le pouvoir de leurs charmes s'étend souvent jusqu'à contribuer aux resolutions les plus importantes d'où dépendent les plus grands évenemens; mais … il doit se souvenir que l'amour est d'ordinaire accompagné de l'indiscretion & de l'imprudence.'[31]
'Il arrive d’ordinaire dans les negociations ce qui arrive dans la guerre, que les espions bien choisis contribuent plus que toutes choses au bon succès des grandes entreprises, il n'y a rien de plus capable de renverser un dessein important qu'un secret éventé bien à propos … On appelle un Ambassadeur un honorable Espion.'[32]
4. The Need for Courage and Firmness: Un homme de sang froid:
(a) En quels cas un Ambassadeur peut témoigner sa hardiesse & son courage:[33] 'Il est vray qu'il doit estre pacifique, doux, & debonnaire, pour la Cour où il est envoyé Ambassadeur, mais avec telle prudence, que quand il faut contester sur des affaires qu'il ne peut accorder, il fasse voir qu'il n'est entier & inflexible qu'à cause de sa charge, & non point qu'il soit animé d'aucune sorte de passion … S'il se sentoit quelque peu interessé, non en la personne, mais en son office, il doit user de hardiesse, de valeur, & de constance, pour repousser le tort qu'on luy voudroit faire, tant contre le Roy auquel il fait la Cour, que contre les Ambassadeurs des autres Princes concurrents, en les satisfaisant auparavant de son bon zele, & puis soûtenir & defendre genereusement l'honneur de sa patrie, ou la dignité de son Roy, iusques à perdre la vie, car en tel cas il ne violera point le Droit-des-gens, mais il sera plutost le defenseur du mesme Droit, d'autant qu'il ne souffre pas seulement qu'on l'offense, mais il empesche que personne n'y preiudicie.'[34]
(b) Of Moderation:[35] 'I do not here mean that Moderation, of which the illustrious Author of the Reflections, Sentences, and moral Maxims, gives so excellent a Character, and of which the wisest have but an Appearance; but of that Phlegm and Coolness, either study'd or natural, which is so necessary to those who enter upon the Management of publick Affairs. I do not pretend to act the Philosopher, and shall content myself with saying, That Moderation, whether it be an Effect or a part of Prudence, is a Quality, by so much the more requisite to the Embassador, as he that does not possess himself, gives a mighty Advantage to him with whom he negotiates. Julius Mazarin, being but twenty years of age, had the Address to put the Duke of Feria, Governor of Milan, into a Passion; and to discover by that Mean his true Sentiments. Those Minds that are compos'd of Salt-peter and Sulphur, which the least Spark sets on fire, are very liable to mar Affairs by their Transports, because it is an easy Matter to excite their Anger, and put them in a Rage, during which they know not what they do.'[36]
(c) 'La fermeté est encore une qualité très-necessaire à un Negociateur, quoique le droit des gens le doive mettre en sûreté; il ya cependant diverses occasions où il se trouve en peril, & où il a besoin de son courage pour s'en tirer & pour faciliter le succès de ses negociations; un homme né timide n'est pas capable de bien conduire de grands desseins; il se laisse ébranler facilement dans les accidens imprévûs, la peur peut faire découvrir son secret par les impressions qu'elle fait sur son visage, & par le trouble qu'elle cause dans ses discours. … L'irresolution est très-préjudiciable dans la conduite des grandes affaires; il y faut un esprit décisif, qui après avoir balancé les divers inconveniens, sache prendre son parti & le suivre avec fermeté.'[37]
'Un homme naturellement violent & emporté, est peu propre a bien conduire une grande negociation… Un homme qui se possede. & qui est toûjours de sang froid, a un grand avantage à traiter avec un homme vif & plein de feu; & on peut dire qu'ils ne combattent pas avec armes égales. Pour réüssir en ces sortes d'emplois, il y faut beaucoup moins parler qu'écouter; il faut du flegme, de la retenuë, beaucoup de discretion & une patience à toute épreuve.'[38]
'Nous avons eu sur d'autres Nations plus Septentrionales que la nôtre, cette même superiorité dans l'art de negocier, que les Espagnols & les Italiens ont eu sur nous, en quoi il semble que le dégré d'intelligence ait suivi dans l'Europe le dégré de chaleur des differens climats.'[39]
5. Machiavellianism[40] and Anti-Machiavellianism: Prudence and Cunning: Ruse and Counter-ruse:
(a) Comment un Ambassadeur doit proceder entre l'utile & l'honneste[41]: 'L'Ambassadeur qui voudra prevenir ces inconveniens, doit soigneusement mesnager le temps, soit à remarquer celuy qu'il doit employer, combien il vaut, & combien il luy oste.'[42]
De la menterie officteuse: [Louis:| 'Ie vous diray que i'ay appris que beaucoup de Chefs de guerre, en disant ce qui n'estoit pas, ont garanty leurs armées de force grands perils, Plusieurs Senateurs ont par ce moyen appaisé les troubles de leur Republique. Les Docteurs d'Estat conseillent aux Princes, que s'ils veulent tromper un autre, de tromper premierement l'Ambassadeur qu'ils luy envoyent. … Supposant que les Ambassadeurs sont des instruments animez, il me semble qu'on doit laisser agir en toute liberté, & avec une connoissance certaine de la fin où l'on pretend, Or en ce qui touche la menterie qui se donne par le superieur à l'inferieur, encore qu'il en puisse reüssir quelque mal pour l'affairer il luy. sera toutefois plus loisible d'en user, & plus seur pour la conscience; plus loisible, parce que ce n'est pas proprement mentir, & plus seur, entant que comme il peut disposer absolument de l'utilité, il peut aussi estre l'autheur du dommage: mais du moindre au plus grand, il n'est loisible, ny asseuré; & i'estime que c'est une tres-pernicieuse methode de servir, de laquelle l'Ambassadeur & toute autre sorte de Ministre, se doit soigneusement garder, parce qu'il perdroit son credit auprès de son Roy dés l'heure que sa menterie seroit découverte.' [Iule:] 'La seconde façon, qui est de taire le vray, n'est pas si odieuse, car outre qu'il y a moins de peril, on se peut tousiours excuser sur un pretexte d'oubly, ou d'ignorance, & particulierement quand le Prince ne s'informe pas instamment, & de propos deliberé, de la chose que l'on cele; toutefois si l'Ambassadeur se peut abstenir de l'un & de l'autre, il n'en fera que mieux. Mais lors que l'Ambassadeur rencontrera un heureux succés pour avoir dit ce qui n'estoit pas, ou avoir celé ce qui estoit, on pourra dire qu'il aura fait un bon service au Roy, mais non pas que ce service-là soit bon pour estre allegué dans la pretention d'une recompense: & si l'affaire va mal, peut-estre qu'on luy en imputera la faute, pour avoir celé le veritable: Enfin, puis que la perte est plus evidente que le gain, & que cette diligence est officieuse, & non de devoir, ce seroit une finesse fort extravagante de se vouloir hazarder au peril, sans aucune esperance de gloire. Ie soutiens encore, que le plus certain en tout, c'est de rapporter la pure verité au Prince propre, sans laisser son esprit en doute dans le vray-semblable. Dieu, qui est le Prince des Princes, a dit luy mesme, Qu'il aymott mieux l'obeyssance que le sacrifice. L'Ambassadeur est tenu d'obeyr à l'article de son instruction, qui luy commande de donner advis de tout ce qui se passe, sans rien retenir en son arbitrage, quoy qu'il le iugeast pour le mieux: il suffit à un Ministre de bien accomplir le devoir de sa charge, sans se mesler d'autre chose,'[43]
'Il faut qu'un Ambassadeur tienne tousiours sa creance en suspens, & qu'il examine iudicieusement l'origine de ses advis pour discerner les bons d'avec les mauvais. Neantmoins il doit en l'apparence essayer à persuader qu'il les croit, & avec telle dexterité, que celuy qui seroit venu tout exprès pour le tromper, s'en retourne trompé soy-mesme: & n'y a rien dequoy l'Ambassadeur se doive plus garder que de donner à connoistre qu'il se défie, d'autant que plusieurs qui craignoient d'estre trompez, ont eux-mesmes donné occasion de l'estre. Tybere ne voyoit point de qualité en luy plus estimable que sa naturelle dissimulation qu'il possedoit; ce fut aussi celle qui luy aida le plus à regner, à ce que dit Tacite.[44] Bref, de la diversité des affections que l'Ambassadeur reconnoist en divers sujets, & dans la varieté des temps, en les examinant avec un meur iugement, & un esprit éveillé, il doit composer une regle certaine, & un art pour comprendre le sens des paroles, & penetrer les intentions d'autruy. Les sciences prindrent ainsi leurs commencemens sur la prudente consideration des choses particulieres, parce que les hommes estans curieux d'en remarquer les ordinaires evenements, & les incertitudes vindrent enfin à distinguer le necessaire d'avec le fortuit, & de cela composerent une science, une opinion, ou une coniecture: & les Medecins usans de mesme consideration aux maladies particulieres formerent les preceptes de leur art, & les doctrines universelles. Cette admirable figure de Venus que fit Zeuxis fut-elle pas composée de plusieurs traits de differents visages? aussi acheva-t'il un ouvrage qui sembloit surmonter la Nature; car il mit au iour une beauté parfaite. De mesme l'Ambassadeur, en voyant beaucoup, & écoutant plusieurs personnes, considerant tout, & ne croyant rien, mais donnant une impression qu'il croit, il trouve le vray, & n'est iamais surpris: car d'attendre le succés des choses pour en tirer de l'instruction, c'est tout le mal-heur de l'Ambassade; & à ce que dit Quintus Fabius, Le succés est le maistre des sots, qui ne reconnotssent iamais qu'ils sont trompez que quand ils le voyent avec les yeux, & qu'ils le touchent avec les mains.'[45]
(b) Of Prudence and Cunning:[46] 'I have said that the Embassador in receiving his Prince's Orders, ought to consult his Prudence before he executes them. I shall add in this, that it ought to serve him for a North Pole in the whole course of his Negotiation. It is she alone can make it successful, and it is she alone is capable of forming a perfect Embassador. She holds the first Rank among politick Virtues, and can alone supply all that is wanting in the Embassador; so that one may say very well with the Poet, Nullum numen abest si sit Prudentia.[47] … It is a Stroke of the most refin'd Prudence, to make it believ'd that one neglects those Things which one most desires; that one looks upon them with Indifferency, and that even one has some Aversion for them. If I might be allow'd to make use of the familiar Comparison of the Rowers, who turn their Backs to the Place they design to land at, I think it may be very well apply'd here. Cardinal Mazarin help'd himself wonderfully by this Artifice, and he gave an excellent Proof thereof, at the Congress of the Pyrenees.[48] … There is a species of Address, that is rather Roguery than either Cunning or Artifice.[49] … A publick Minister … ought to be above those little Cunnings and Duplicities, which are only the Products of a weak and ill turn'd Mind. … The Prudence of an Embassador consists chiefly in knowing how to elude the cunning Strokes of others, and to avoid the Snares that are prepared for him.[50] … Prudence has so vast an Object, that one may say it is almost infinite. The Embassador ought not only to consider that the Principles of Reasoning in Policy are as uncertain as those of the Mathematicks are infallible; but he ought to know also, that the strongest Reasons, and which are in a manner demonstrative, are not always concluding. … There are numberless Advices to be given to an Embassador on the account of Prudence; but I dare be bold to say, that there is no need to give any to a Minister to whom this Virtue is natural, or acquir'd by a long Habit. He forms his Conduct on his own Maxims, and behaves himself as Occasions seem to require.'[51]
(c) Advice for one 'destined for the foreign line'[52]: 'It is not an easy matter, in times like these, to write anything on the subject of a Foreign Minister’s conduct, that might not be rendered quite inapplicable to the purpose of daily events. Mr. James’s best school will be the advantage he will derive from the abilities of his Principal, and from his own observations.
'The first and best advice I can give a young man on entering this career, is to listen, not to talk—at least, not more than is necessary to induce others to talk. I have in the course of my life, by endeavouring to follow this method, drawn from my opponents much information, and concealed from them my own views, much more than by the employment of spies or money.
'To be very cautious in any country, or at any Court, of such as, on your first arrival, appear the most eager to make your acquaintance and communicate their ideas to you, I have ever found their professions insincere, and their intelligence false. They have been the first I have wished to shake off, whenever I have been so imprudent as to give them credit for sincerity. They are either persons who are not considered or respected in their own country, or are put about you to entrap and circumvent you as newly arrived.
'Englishmen should be most particularly on their guard against such men, for we have none such on our side the water, and are ourselves so little coming towards foreigners, that we are astonished and gratified when we find a different treatment from that which strangers experience here; but our reserve and ill manners are infinitely less dangerous to the stranger than these premature and hollow civilities.
'To avoid what is termed abroad an attachment. If the other party concerned should happen to be sincere, it absorbs too much time, occupies too much your thoughts; if insincere, it leaves you at the mercy of a profligate, and probably interested character.
'Never to attempt to export English habits and manners, but to conform as far as possible to those of the country where you reside—to do this even in the most trivial things—to learn to speak their language, and never to sneer at what may strike you as singular and absurd. Nothing goes to conciliate so much, or to amalgamate you more cordially with its inhabitants, as this very easy sacrifice of your national prejudices to theirs.
'To keep your cypher and all your official papers under a very secure lock and key; but not to boast of your precautions as Mr. Drake did to Méhée de la Touche.
'Not to allow any opponent to carry away any official document, under the pretext that he wishes "to study it more carefully"; let him read it as often as he wishes, and, if it is necessary, allow him to take minutes of it, but both in your presence.
'Not to be carried away by any real or supposed distinctions from the Sovereign at whose Court you reside, or to imagine, because he may say a few more commonplace sentences to you than to your colleagues, that he entertains a special personal predilection for you, or is more disposed to favour the views and interests of your Court, than if he did not notice you at all. This is a species of royal stage-trick, often practised, and for which it is right to be prepared.
'Whenever you receive discretionary instructions (that is, when authority is given you), in order to obtain any very desirable end, to decrease your demands or increase your concessions, according as you find the temper and disposition of the Court where you are employed, and to be extremely careful not to let it be supposed that you have any such authority; to make a firm, resolute stand on the first offer you are instructed to make, and, if you find "this nail will not drive", to bring forward your others most gradually, and not, either from an apprehension of not succeeding at all, or from an over eagerness to succeed too rapidly, injure essentially the interests of your Court.
'It is scarce necessary to say that no occasion, no provocation, no anxiety to rebut an unjust accusation, no idea, however tempting, of promoting the object you have in view, can need, much less justify, a falsehood. Success obtained by one, is a precarious and baseless success. Detection would ruin, not only your own reputation for ever, but deeply wound the honour of your Court. If, as frequently happens, an indiscreet question, which seems to require a distinct answer, is put to you abruptly by an artful Minister, parry it either by treating it as an indiscreet question, or get rid of it by a grave and serious look; but on no account contradict the assertion flatly if it be true, or admit it as true, if false and of a dangerous tendency.
'In Ministerial conferences, to exert every effort of memory to carry away faithfully and correctly what you hear (what you say in them yourself you will not forget); and in drawing your report, to be most careful it should be faithful and correct. I dwell the more on this (seemingly a useless) hint, because it is a most seducing temptation, and one to which we often give way almost unconsciously, in order to give a better turn to a phrases or to enhance our skill in negotiation; but we must remember we mislead and deceive our Government by it.'
6. Miscellaneous Considerations:
(a) Qu'un Ambassadeur doit estre sobre, & s'abstenir des mets exquis: Qu'il se devoit abstenir de boire du vin aux banquets: 'L'Ambassadeur peut bien banqueter aux occasions convenables, comme aussi se trouver aux banquets des autres, mais sur tout, ie luy conseillerois de s'accoustumer à ne point boire de vin, ou pour le moins qu'il s'en abstint en ces rencontres là; mais s'il y a des incommoditez particulieres qui le requierent, on use auidurd'huy fort communément de certains breuvages composez de simples si admirables, que le vin ne peut pas causer un meilleur effet aux parties necessiteuses de sa vertu. I] y a plusieurs exemples qui nous apprennent que le vin a esté le moyen par où beaucoup d'Ambassadeurs se sont perdus, & par qui les ennemis ont beaucoup gagné.'[53]
(b) Whether Clergymen are proper for Embassies:[54] 'The Author of the Idea of the perfect Embassador, declares for the affirmative, and backs his Opinion with several Examples taken out of the Bible, and from History. … I shall not enquire into the Justness of the Examples; but I think I may say, he alledges very few that square with his Intention … I cannot conceive how a Bishop, who is able to make himself respected at the Court of a Christian Potentate, can submit to be employ'd in that of Constantinople, and that to an Infidel, who ought to be his abomination.[55] … Formerly, while Superstition and Ignorance reign'd, the Religious were respected; but the Habit, and demure Mien, have long since lost their Influence, and the World will be no longer deceived thereby: on the contrary, it is not without scruple, they are at present treated with; and there is a continual Distrust of their equivocal Meanings, as well as of the Intention of those Princes that employ them. They have not the Quality of Embassadors, because the Representation would participate of the Ridicule: But whether they have Letters of Credence, or that they are credited on their bare Word; if they are negotiated with, tho' they have not the Character of publick Ministers, they nevertheless enjoy the Protection of the Law of Nations: as on the other side, they cannot be too severely punish'd if they abuse their Habit. and Profession, to contrive Treasons and Assassinations; with which one might fill up several Volumes. Father Joseph, who assisted Leon Brulard to conclude the Treaty of Ratisbon, had no Character.'[56]
(c) Si l'Ambassadeur se peut servir de l'entremise des femmes pour le progrez de ses affaires:[57]
Iule: 'Mais s'il vous plaist, Seigneur Louis, seroit-ce chose licite & digne de la gravité d'un Ministre qui voudroit avoir quelques advis de se servir de l'entremise & de la curiosité de quelques femmes? car elles ont la reputation de ne pouvoir garder aucun secret.'
Louis: 'Entant que l'action que vous dites fust d'enquerir & de penetrer dans les mouvements de l'esprit du Prince & de ses Ministres, on ne devroit pas blâmer un Ambassadeur qui essayeroit d'y parvenir par tous les moyens licites; au contraire, celuy là commetroit une grande faute qui auroit l'humeur si severe, que de mépriser ces bons effects là, à cause qu'ils procedent de l'entremise de quelques femmes, puis que par leur moyen comme on void en beaucoup d'exemples, on a découvert les plus grandes coniurations & les plus secrettes entreprises qui furent iamais faite.'[58]
Doute, si les femmes peuvent estre Ambassatrices[59]:
Louis: 'C'est pourtant à ce poinct là que ie voudrois limiter leur entreprise dans les affaires d'Estat, car ie ne consentirois iamais comme vous qu'on leur donnast la dignité de l'Ambassade: & m'estonne beaucoup de ce que Paschalius a esté d'advis contraire, veu qu'il a si peu de gens de son party. … Et sans doute les larmes d'une fille, & la presence des enfans aux pieds du pere ou de l'ayeul, feront de plus puissants effects que l'Oraison de Demosthenes envers Philapa: mais ce sera comme fille, & non pas comme Ambassatrice. Car ie vous prie, Seigneur Iule, seroit-il bien seant à un Ambassadeur de pleurer; & ses pleurs pourroient-elles amolir le cœur d'un Prince irrité?'[60]
3
The Conduct of Negotiations
De l'utilité des Negociations:[61] 'Pour bien connoître de quelle utilité peuvent être les negociations, il faut considerer que tous les Etats dont l'Europe est composée, ont entr'eux des liaisons & des commerces necessaires qui font qu'on peut les regarder comme des membres d'une même Republique, & qu'il ne peut presque point arriver de changement considerable en quelques-uns de ses membres qui ne soit capable de troubler le repos de tous les autres. Les démélez des moindres Souverains jettent d'ordinaire de la division entre les principales Puissances, à cause des divers interêts qu'elles y prennent, & de la protection qu'elles donnent aux partis differens & opposez.[62] … Le Cardinal de Richelieu qu'on peut proposer pour modele aux plus grands Politiques, & à qui la France est si redevable, faisoit negocier sans cesse en toute sorte de Pays, & il en a tiré de très-grandes utilitez pour l'Etat, comme il le témoigne lui-même dans son Testament politique.'[63]
Observations sur les manieres de negocier[64]: 'On negocie de vive voix ou par écrit, la premiere maniere est d'un plus grand usage dans les Cours des Princes, la seconde est plus usitée quand on traite avec des Republiques ou dans des assemblées comme sont les Diettes de l'Empire, celles des Suisses, les conferences pour la paix & autres assemblées de Ministres chargez de pleins pouvoirs.
'Il est plus avantageux à un habile Negociateur de negocier de vive voix, parce qu'il a plus d'occasions de découvrir par ce moyen les sentimens & les desseins de ceux avec qui il traite, & d'employer sa dexterité à leur en inspirer de conformes à ses vûës par ses insinuations & par la force de ses raisons.'[65]
'C'est un des plus grands secrets de l'art de negocier que de savoir, pour ainsi dire, distiler goûte à goûte dans l'esprit de ceux avec qui on negocie les choses qu'on a interêt de leur persuader.'[66]
'Un esprit agreable, net & éclairé, qui a l'art de proposer les plus grandes affaires comme des choses faciles & avantageuses aux parties interessées & qui le sait faire d'une maniere aisée & insinuante, a fait plus de la moitié de son ouvrage, & trouve de grandes facilitez à l'achever.'[67]
S'il est utile d'envoyer plusieurs Negociateurs en un meme Pays:[68]
'Le Cardinal de Richelieu ne se contentoit pas d'employer plusieurs Negociateurs pour une même affaire, il partageoit souvent entr'eux le secret de ses desseins & il faisoit mouvoir divers ressorts pour les faire réüssir.
'Outre les Ministres publics qu'il envoyoit dans chaque ays, il y entretenoit encore souvent des Agens secrets & des Pensionnaires du pays même qui l'avertissoient de tout ce qui s'y passoit independamment & sans la participation des Ambassedeurs du Roi, qui ignoroient souvent les Commissions de ces Emissaires, & ils lui rendoient compte de la conduite de ces Ambassadeurs, aussi-bien que de ce qui se passoit dans la Cour où ils étoitent; ce qui faisoit que rien n'échappoit à ses lumieres, & qu'il étoit en état de redresser les Ambassadeurs qui manquoient en quelque chose par leur mauvaise conduite ou par defaut de penetration.'[69]
Des négociations diplomatiques[70]: 'En principe les gouvernements seuls négocient, et l'agent diplomatique n'est que l'organe de celui qui l'a nommé. Les instructions[71] qu'il a reçues dirigent sa conduite; il n'a la faculté ni d'accorder, ni de refuser, ni de transiger sans y être autorisé. … Sa tâche n'est point circonscrite dans des limites si étroites qu'il ne puisse s'y mouvoir avec une liberté intelligente; et, au besoin, pourvu qu'il ait toujours présents à l'esprit les droits et les intérêts de son commettant, il peut prendre sur lui, dans telles circonstances épineuses et imprévues, d’outre-passer la lettre de ses instructions, sachant en apprécier l'esprit. Dans toutes discussions d'ailleurs il y a une part à faire aux choses de forme, aux interprétations, aux moyens: cette part est dans la latitude d'action nécessaire à lui qui doit agir. …
'Aucune négociation ne serait conduite à bonne fin si le ministre se laissait décourager en voyant échouer des plans qui n'auraient pas été proposés avec assez de prudence, soutenus avec assez de fermeté, ou dont le succès ne serait pas secondé par les circonstances; ou s'il prenait trop facilement l'alarme en voyant surgir tout à coup des propositions ou des demandes inattendues: celles-ci, quoique soutenues d’abord avec toutes les apparences d'une détermination invariable, finissent, tÔt ou tard, par céder à la dextérité du diplomate qui sait opposer froidement une résistance supérieure à l'attaque.'[72]
'Les lenteurs habituelles des négociations politiques, leurs complications souvent calculées, les insinuations captieuses ou le défaut de franchise inquiètent parfois et fatiguent le négociateur, en mettant à l'épreuve sa fermeté et sa patience. Ces qualités lui sont indispensables, mais il ne faut pas qu’elles s'exagèrent jusqu'â tourner en brusquerie ou en indolence; le calme et la persévérance ne suffisent pas seuls dans l'art de négocier, non plus que la capacité et l'expérience, les formes aussi contribuent au succès.'[73]
'Comme il existe entre les ministres publics accrédités à une même cour un commerce réciproque d'avis et de nouvelles, il leur faut nécessairement se prêter à cet échange de confiance; le plus habile est celui qui en tire le plus d'utilité. C'est au savoir-faire de chacun à former des liaisons qui le mettent à même de recueillir le plus de renseignements utiles et d'apprécier leur authenticité; à chacun aussi, sil ne s'agit pas seulement d'avis à donner mais d'insinuations à faire, de ne pas confondre ses sentiments personnels avec ceux que la politique inspire à son souverain.
'Le négociateur ne doit pas perdre de vue que, quelle que soit l'intimité qui existe entre deux cours, quelque étroits que soient leurs liens politiques, et même de famille, elles ont des intérêts séparés, souvent même opposés, cause toujours latente de refroidissement possible, et peut-être même de rupture.
'… L'exercice ae cet art [de négocier] dépend moins peut-être des qualités personnelles que de la connoissance du monde et de l'expérience des affaires. Les talens naturels doivent être développés par l'étude de l'histoire, et spécialement de l'histoire des négociations diplomatiques; mais leur absence se remplacerait difficilement par le savoir qui ne serait puisé que dans les livres.'[74]
Diplomatic Correspondence: Instructions; Letters and Dispatches; Cipher: 'Il [l'Ambassadeur] doit sur toutes choses estre pourveu de lettres de creance, car sans cela, encore qu'il soit accompagné de tous les témoins & de toutes les preuves du monde, un Prince n'est pas obligé, en matiere d'affaires publics, de croire une personne privee, quelque illustre & grande qu'elle puisse estre, exceptant de cette regle l'Ambassadeur à latere, lequel par privilege particulier, est creu par soy-mesme; tous les autres ont besoin de lettre de creance.'[75]
'Lettre de Creance du Pape Leon aux Suysses: Ie vous envoye Goro, mon serviteur, dont ie fais grande estime, afin qu'estant en vostre compagnie, il fasse l'office d’Ambassadeur & de mediateur envers vous. Et en cette qualité, vous pourrez adiouster autant de foy & de creance à tout ce qu'il vous dira, que vous feriez à moy-mesme, si i'estois present.'[76]
'Les lettres de Creance se presentent ordinairement en la premiere audience.'[77]
'Comment les instructions doivent estre dresses: [Louis:] Il n'y a point de reigles precises pour ce regard, les instructions seront comme les luy voudra donner celuy qui en aura la charge du Prince. Ie ne vous puis satisfaire autrement sur ce int 1à; d'autant que nostre argument ne tend pas à former le Prince en son commandement, mais seulement de figurer un parfait Ambassadeur en l'obeissance. Ie vous diray toutefois, que l'instruction d'un Ambassadeur est comme une carte de navigation, par laquelle il doit regir & conduire tous ses mouvemens.'[78]
'Que l'usage du chiffre est fort necessaire a l'Ambassadeur: Le plus seur chemin pour donner des advis, c'est le chiffre, principalement quand l'on a des choses d'importance à escrire, tant pour la qualité de l'affaire que pour le secret deu à celuy qui donne l'advis, parce qu'on doit tousiours presumer le pire de ce qui peut arriver: Et pour fidelle que soit un courrier, il peut estre devalisé, ses lettres ouvertes, & les affaires decouvertes, si l'usage du chiffre n'en divertit la connoissance. C'est l'unique moyen pour eviter ces dangers-là, & la pratique en est fort ancienne aux lettres des Roys & des Ministres d'Estat. On tient que les Egyptiens en sont les inventeurs, parce qu'ils expliquoient leurs conceptions avec diverses figures & caracteres. Mecenas estoit fort habile en cette science; Iule Cesar, Caius Opius, Baldus & Cornelius en userent en tous leurs depesches pour les garentir de tous inconvenients: Et depuis ce temps-là, usage en a continué iusques à cet heure, si bien que cette science est arrivee au plus haut degré de sa perfection, tant en la partie active, comme en la passive; puisque l'esprit humain ne scauroit dechiffrer de si difficiles figures, que le mesme esprit n'en invente encore de plus obscures, en faisant que les nombres soyent des lettres, & les lettres des dictions: que les noms propres soyent des affaires particulieres; les animez d'une signification, & les inanimez d'une autre. Outre cela, les Ambassadeurs ont des clefs, desquels si l'on ne connoit les gardes, il est impossible d'entrer dans leurs secrets. Ils usent encore de certains patrons qui decouvrent à ceux qui les connoissent tout ce qui est d'important, & cachent ce qui est superflu; si bien que celuy qui regardera une lettre, autrement que par cette ialousie, il la treuvera toute pleine d’enigme & de confusion, & si elle est formee par un bon esprit, il sera fort difficile qu'un autre y puisse rien connoistre.'[79]
Le Secret: 'Le secret est encore expressement recommandé en toutes les actions du Parfait Ambassadeur; c'est le fondement de l'edifice, le timon du navire, le frein du cheval, & le bon effet de qui se pretend … Un habile homme, a tousiours plus d'effet que de parole: celuy qui est excessif en langage, est souvent bien sterile aux bonnes œuvres. Enfin, le secret est l'ame des affaires, & c'est luy qui empesche l'ennemy de se pourvoir contre les accidents. L'Ambassadeur qui n'est pas en estime de garder le secret, n'est guere adverty des choses d'importance; les espions ne s'y osent fier, car la creance qu'ils prennent d'un homme qui ne revele iamais rien, les obligent davantage que le profit qu'ils en peuvent retirer … La Republique de Venise a tousiours merité une glorieuse loüange en ce point particulier.'[80]
Of Instructions[81]: 'It is commonly said, that it is sufficient to send an able Man, and let him act as he shall think fit. However, I don't believe that they who speak this pretend by it that an Embassador ought to go upon his Commission, without Instructions. It is requisite, and even necessary, he should know his Master's Intention, and be inform'd of his Will, in reference to the Affairs he is to negotiate; and all that ought to be expected from him, is, that the Prince should rely on the ability of the Embassador for the Management and Execution thereof. … I am willing to believe, that excepting the essential Particulars, which make the Subject of the Embassy, the most general Instructions are the best, to an able Minister. … The Instructions are a secret Instrument which the Embassador is not obliged to communicate to the Court where he negotiates. Nay, I dare affirm that he ought not to produce it, without a Necessity, and an express Order.[82] … The Publick would be very much oblig'd to him that would give it a Collection of Instructions, at least of the most important ones, of which Extracts may be found in History; and there are some curious Persons that have collected a great many.'[83]
Of Letters and Dispatches[84]; Cipher: 'As to the Quality of Dispatches, the Embassador must know the Humour of the Prince, and that of the first Minister who has the Direction of his Affairs. … Cardinal Mazarin, who took Delight in letting his Mind take a long Range, and who never tir'd with reasoning, requir'd also that the Embassadors should enlarge upon their Subjects. He often made use of Silhon's Pen for his Dispatches, and Silhon who pretended to Politicks and Eloquence, seconded very well the Intentions of his Eminence. D'Avaux and Servien answer'd them perfectly, and might be said to write Volumes rather than Letters.[85] … It is not necessary that the Style of the Embassador should be very polite.[86] It is sufficient if it is clear and intelligible, so that it is not disfigur'd with Solecisms and Barbarisms.[87] … One may say that Cypher … is a kind of Magick … Rossignol, who serv'd Cardinal Richelieu in this Function, and made his Fortune thereby, was so dextrous and successful in it, that he decypher'd without much Pains all the Letters that were brought him; not only those which were written in a Language he understood, but also those that were written in a Tongue to which he was an utter Stranger, and whereof he had not the least Knowledge. It is no hard matter to invent a Million of new Cyphers, but it is almost impossible to find out one that cannot be unravel'd by those who have a like Genius that way, and a great deal of Use.[88] During the Wars and Disorders of the League, the Spaniards made use of a Cypher which was compos'd of above five hundred Characters; so that there was no body could decypher their Letters. At last, those that were intercepted were sent to Francis Viette, a famous Mathematician of those Times: He had never apply'd himself to that kind of Study, and had never so much as heard of those Cyphers which are made use of in Letters; and yet after he had consider'd a little thereon, he found out the Key of them, and decypher'd them easily. The Spaniards did not know till two years after, that their Secret was discover'd. … As soon as the Tenour of an Affair is known, and the Court where it is negotiated, there is no Difficulty to find out the Persons whom Dispatches speak of.[89] … The Embassador … ought to be very punctual in sending that which comes to his Knowledge; but he ought to distinguish well between the doubtful and the certain, lest mingling the false with the true, the Falsness of the one should destroy the Credit due to the other.[90]
Des Dépêches et de ce qu'il y faut observer[91]: 'Les Lettres qu'un Negociateur écrit à son Prince, doivent être exemptes de préambules & d'ornemens vains & inutiles; il doit d'abord entrer en matiere & commencer par lui rendre compte des premieres démarches qu'il a faites en arrivant, & de la maniere dont il a été reçû, & à mesure qu'il s'instruit de l'Etat de la Cour & des affaires du Pays où il se trouve; il doit en faire le recit par ses dépêches, y marquer la situation des esprits de ceux qui y ont le principal credit, & des Ministres avec qui il traite, leurs attachemens, leurs passions, & leurs interêts, s'étudier à les representer d'une maniere si claire & si ressemblante, que le Prince ou le Ministre qui reçoit ses dépêches puisse connoître aussi distinctement l'état des choses dont il lui rend compte, que s'il étoit lui-même sur les lieux.
'Tous les Negociateurs de France, tant Ambassadeurs qu'Envoyez, ont presentement l'honneur d'écrire directement au Roi …
'Une dépêche qui ne rend compte que des faits, sans entrer dans les motifs, ne peut passer que pour une Gazette.'[92]
Des Lettres en Chiffre:[93] 'Comme le secret est l'ame de la negociation, on a inventé l'art d'écrire avec des caracteres inconnus pour dérober la connoissance de ce qu'on écrit à ceux qui interceptent des Lettres, mais l'industrie des hommes, qui s'est rafinée par la necessité & l'interêt, a trouvé des regles pour déchiffrer ces Lettres, & pour penetrer par ce moyen dans les Lettres d'autrui. Cependant quoiqu'il y ait des déchiffreurs celebres & qui ont tiré de grandes utilitez de cet art, on peut assurer ici qu'ils ne doivent leur consideration qu'à la negligence de ceux qui donnent de méchans chiffres, & à celle des Negociateurs & de leurs Secretaires qui s'en servent mal.
'Après avoir examiné à fond cette matiere & les regles du déchiffrement, on a trouvé qu'une Lettre bien chiffrée & avec un bon chiffre est indechiffrable sans trahison, c'est-à-dire à moins qu'on ne trouve moyen de corrompre quelque Secretaire qui donne copie de la clef du chiffre, & on peut sûrement défier tout ce qu'il y a de déchiffreurs en Europe de pouvoir déchiffrer des chiffres d'un très-facile usage, à ceux qui en auront la clef, lorsqu'ils seront faits, comme ils le doivent être sur un modèle general, qu'il est facile de donner, & sur lequel on peut faire un nombre infini de differentes clefs de chiffre indechiffrable. On ne parle point de certains chiffres inventez par des Regens de College & faits sur des regles d'Algebre, ou d'Arithmetique, qui sont impraticables à cause de leur trop grande longueur, & de leurs difficultez dans l'execution.'[94]
Correspondance diplomatique:[95] 'Les pièces diplomatiques, qui sont l'expression écrite de ces communications, et dont la forme diffère selon leur importance et leur nature, demeurent ou confidentielles et secrètes toutes les fois que le secret est possible et que leur divulgation pourrait nuire au bien des affaires, ou sont destinées à une publicité plus ou moins complète, selon que les cabinets ont intérêt à y recourir, ou qu'ils se croient dans l'impossibilité de s'y soustraire par suite du droit qu'ont les assemblées délibérantes, dans les gouvernements représentatifs, de demander le dépôt des actes et offices diplomatiques dont la connoissance peut leur servir à contrôler la politique ministérielle.[96]
'Indépendamment des mémoires spécialement destinés a l'exposition des faits importants et à la discussion des questions que ces faits soulèvent, c'est par des lettres et des notes que les agents diplomatiques suivent les affaires qui leur sont confiées. … A côté des notes signées, l'usage admet la remise de notes dites verbales que l'Envoyé s'abstient de signer pour ne point engager sa responsabilité d'une manière définitive, ou lorsqu'il s'agit simplement de rappeler les points essentiels d'une conversation politique sur une question traitée de vive voix.
'C'est au moyen des écrits dont nous venons de parler que l'agent s'acquitte de ses fonctions officielles auprès de la cour où il réside; quant aux relations qu'il entretient avec le cabinet qui l'y a accrédité, elles ont lieu au moyen de lettres, qualifiées dépêches, dans lesquelles il rend compte de toutes ses démarches, et transmet toutes les informations que son zèle et son habileté le mettent à même de recueillir.'[97]
'On donne, en diplomatie, le nom de mémoires aux écrits politiques d'une certaine étendue destinés à l'exposition circonstanciée d'affaires qui sont ou qui deviennent l'objet d'une négociation politique, d'événements donnant matière a une justification de conduite ou motivant des mesures dont on énonce le but et la portée, et à la discussion des questions que ces affaires soulèvent. Ce qui distingue les notes des mémoires, c'est moins encore l'extension de ces dernières pièces que l'absence convenue des formules de courtoisie et des formes consacrées par le cérémonial. On y parle toujours à la troisième personne, et le nom du signataire s'y place, en terminant, à côté de la date, sans autres formalités …
'Les cabinets répondent aux mémoires qui leur sont adressés par des écrits rédigés dans la même forme, et que l'on désigne sous le nom de contre-mémoires.[98]
'Les mémoires, auxquels on donne aussi quelquefois le nom de mémorandum, et que le vieux langage diplomatique a longtemps appelés déductions, sont, selon les circonstances, ou des documents destinés à la publicité, ainsi que les déclarations et les exposés de motifs, ou des notes confidentielles dont la forme seule diffère des autres notes diplomatiques.
'Ces documents sont quelquefois rédigés en commun par plusieurs des ministres accrédités à la même cour, lorsqu'ils sont chargés de faire au souverain une représentation collective au nom de leurs cabinets respectifs; ou bien encore cette représentation, quoique d'un intérêt commun et ayant le même but, est rédigée et remise par chacun d'eux séparément.
'Les instructions qui sont données par les cabinets à leurs représentants à l'étranger, lorsqu'ils se rendent à leur poste, sont le plus habituellement rédigées sous forme de mémoires. Dans ce cas, la pièce est intitulée Mémoire pour servir d'instructions.'[99]
Of Treaties:[100] 'He [the Ambassador] ought not to suffer those Words of Form … to be compris'd or stifled under general Terms; because this Negligence affords Princes, who adhere rather to the Gloss than to the Text, the Advantage of making thereof an Explanation more conformable to their Interest, than to the Intention of the Embassador's Master. He ought not neither to suffer an essential Clause, or important Condition, to be made a separate or secret Article; unless it be there expressly said, That such Article shall have the same Force, as if it had been inserted Word for Word in the Treaty.'[101]
'Il y a plusieurs sortes de Traitez entre les Princes et les Etats Souverains, les principaux sont ceux de paix, de treve, ou de suspension d'armes, d'échange, de cession ou de restitution de places ou de pays contestez ou conquis, de reglemens, de limites, & de dépendances, de ligues tant offensives que deffensives, de garantie, d'alliance par mariage, de commerce, &c.
'Il y a des Traitez qu'on appelle secrets, parce que l'execution & la publication en demeure quelque temps suspenduë, il y a aussi des Traitez publics, auxquels on joint des articles secrets.
'Il y a des Traitez qu'on appelle Eventuels, parce que leur execution dépend de certains événemens que l'on juge devoir arriver & sans lesquels ces Traitez sont de nul effet.
'Lorsque les Ministres de deux Puissances égales signent un Traité, ils en font dresser deux copies qu'on appelle un double instrument, & chacun d'eux nomme son Prince le premier dans celui qu'il garde & y signe à la premiere place, afin de ne point préjudicier à leur prétention sur les rangs lorsqu'il y a quelque concurrence entr'eux.'[102]
- ↑ See above, pp. 152–3.
- ↑ See above, pp. 153–5.
- ↑ See Callières, below, p. 227.
- ↑ See Foreign Calendar, 1569–71 ; and the first 'instructions' in 'The Compleat Ambassador: or Two Treaties of the Intended Marriage of Qu: Elizabeth of Glorious Memory; comprised in Letters of Negotiation of Sir Francis Walsingham, her Resident in France. Together with the Answers of the Lord of Burleigh, the Earl of Leicester, Sir Thos: Smith, & others. Wherein, as in a clear Mirror, may be seen the Faces of the two Courts of England and France, as they then stood; with many remarkable passages of State, not at all mentioned in History. Faithfully collected by the truly Honourable Sir Dudley Digges Knight, late Master of the Rolls.' Small folio, 1655, pp. (xiv +) 441 (and Index of 6 pp.). 'A. H.' in his words 'To the Reader', written in 1654, says regarding Walsingham that the Papers brought together in this volume show 'how vigilant he was to gather true Intelligence; what means and Persons he used for it; how punctual he was in keeping to his Instructions, where he was limited; and how wary and judicious where he was left free; still advancing, upon all occasions, the Reputation and Interest of his Great Mistress, with a most lively and indefatigable Devotion.' 'For the second Treatie,' writes 'A. H.', 'which was set on foot in the year 1581 with Monsieur the Duke of Alanson I do conceive that it was really intended by the French, and by the chief of the English Councel, except Leicester (who had pretensions of his own;) but for her own Mind, what that really was, I must leave, as a thing doubly inscrutable, both as she was a Woman and a Queen'—'To the Reader'.
- ↑ See, further, Book ii, ch. ii, 'With whom the Embassador ought to negotiate', pp. 301–6; ch. iii, 'How the Embassadors ought to negotiate', pp. 306–15; ch. iv, 'The Embassador ought not to meddle with the Domestick Affairs of the State where he negotiates', pp. 315–22; ch. v, 'The Embassador ought to execute his Orders, and how', pp. 322–8 ('Cardinal Mazarin's Orders were sometimes admirable, but very perplexing', p. 328).
- ↑ See above, pp. 155–6.
- ↑ ch. viii, pp. 85–100.
- ↑ p. 85.
- ↑ pp. 96–7.
- ↑ See above, pp. 156–7.
- ↑ Le Guide diplomatique, i, pp. 174, 174–5, 177.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, pp. 177–8; p. 17, foot-note, above.
- ↑ 'Louis' speaking in Vera's dialogue.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, pp. 178–9, 180–1.
- ↑ Callières, pp. 232–3.
- ↑ Wicquefort, L'Ambassadeur et ses Fonctions, translated by Digby.
- ↑ Wicquefort, op. cit., pp. 50–2.
- ↑ Callières, De la manière de négocier avec les Souverains, ch. v.
- ↑ Ibid., pp. 49–50.
- ↑ Callières, op. cit., pp. 56, 57.
- ↑ Ibid., ch. xxi, pp. 210–22.
- ↑ Ibid., p. 210.
- ↑ Ibid., pp. 212, 214–15.
- ↑ p. 223.
- ↑ pp. 227–8.
- ↑ pp. 229–30. Cf. Le Parfait Ambassadeur, pp. 331–4.
- ↑ Callières, pp. 230–1.
- ↑ Ibid., ch. iv, pp. 19–39.
- ↑ Ibid., pp. 20–2.
- ↑ Ibid., pp. 22, 23.
- ↑ Callières, pp. 25–6.
- ↑ Ibid., pp. 28–9, 30.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, p. 394.
- ↑ Ibid., pp. 393–4.
- ↑ Wicquefort, bk. i, ch. viii.
- ↑ Ibid., pp. 349–50. Moderation is 'the same Virtue under another Name' as Prudence, p. 350.
- ↑ Callières, pp. 31–2, 33.
- ↑ Callières, pp. 40, 42.
- ↑ Ibid., p. 43.
- ↑ 'Il faut considerer que Machiavel raisonne en tout comme Politique, c'est-à-dire selon l'Interest d'Etat, qui commande aussi absolument aux Princes que les Princes à leurs sujets.'—Amelot, Le Prince de Nicolas Machiavel (1683), Preface.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, pp. 218–29. Cf. Montaigne, Essais, liv. iii, c. i, 'De l'Utile et de l'Honneste': 'Personne n'est exempt de dire des fadaises; le malheur est de les dire curieusement … Le prince, quand une urgente circonstance, et quelque impetueux et inopiné accident du besoing de son estat, luy faict gauchir sa parole et sa foy, ou aultrement le iecte hors de son debvoir ordinaire, doibt attribuer cette necessité à un coup de la verge divine: vice n'est ce pas, car il a quitté sa raison à une plus universelle et puissante raison; mais, certes, c'est malheur: de maniere qu'à quelqu'un qui me demandoit, "Quel remede?"—"Nul remede", feis ie, s'il feust veritablement gehenné entre ces deux extremes; sed videat ne quaeratur latebra periurio, il le falloit faire; mais s'il le feit sans regret, s'il ne luy greva de le faire, c'est signe que sa conscience est en mauvais termes. … Ce sont dangereux exemples, rares et maladifves exceptions à nos regles naturelles; il y fault ceder, mais avecques grande moderation et circonspection: aulcune utilité privee n'est digne pour laquelle nous facions cet effort à nostre conscience; la publicque, bien, lorsqu'elle est tresapparente et tresimportante.'
- ↑ Ibid., p. 228.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, pp. 297–8, 299–301. See, also, Si l'Ambassadeur peut user de menterie au Prince Estranger: Instructions sur ce point, pp. 304 sqq.; Exemple d'une subtile dexterité de certains Ambassadeurs de Florence: Ruse & contre-ruse, pp. 315–19; also pp. 239 sqq.
- ↑ 'Tacite, auteur recommandable, auquel se trouve tout ce qui est necessaire à rendre un Prince fort experimenté.'—Ibid., p. 242.
- ↑ Ibid., pp. 269–70.
- ↑ Wicquefort, bk. ii, ch. vi, pp. 329–39.
- ↑ Ibid., p. 329.
- ↑ p. 331. See the preceding words for the historical illustration.
- ↑ p. 333.
- ↑ p. 335. 'We take cunning for a sinister, or crooked wisdom; and certainly there is a great difference between a cunning man and a wise man, not only in point of honesty, but in point of ability. There be that can pack the cards, and yet cannot play well; so there are some that are good in canvasses and factions that are otherwise weak men.'—Bacon, Essays, 'Of Cunning'.
- ↑ Wicquefort, p. 338. See, further, bk. i, ch. vii, 'Of the Liberty of Speaking', pp. 339–49.
- ↑ 'Letter' of the First Earl of Malmesbury 'to Lord Camden, written at his request on his nephew, Mr. James, being destined for the foreign line', April 11, 1813, Diaries and Correspondence of James Harris, First Earl of Malmesbury, iv, pp. 412–15. Counsel of a kind more directly practical is conveyed in Quelques Conseils à un jeune Voyageur, par Le Comte d'Hauterive, and in Instructions de M. de Colbert, écrites de sa main: Mémoire pour mon fils, sur ce qu'il doit observer pendant le voyage qu'il va faire à Rochefort, for which see Martens, Guide diplomatique, edition by Hoffman (1838), i, 2nd part, pp. 393–452.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, pp. 388–9.
- ↑ Wicquefort, bk. i, ch. ix. Cf. Le Parfait Ambassadeur, pp. 54–5, 167–8.
- ↑ Ibid., pp. 57, 63.
- ↑ Wicquefort, p. 67.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, p. 282.
- ↑ Ibid., pp. 282–3. Exemples de plusieurs grands secrets reveles par les femmes, pp. 283–4.
- ↑ Ibid., pp. 286–90.
- ↑ Ibid., pp. 286, 289–90. There is one instance of a woman being duly invested with the title and the rôle of Ambassadress, namely, Renée du Bec, who was appointed by the Regent, Anne of Austria, Ambassadress of France on a matrimonial mission to the Court of the King of Poland, Wladislaw IV, in 1645. There are notable instances of women being entrusted with the conduct of negotiations. Thus, Louise of Savoy, in behalf of Francis I of France, and Margaret, of Austria, in behalf of her nephew, the Emperor Charles V, conducted the final negotiations resulting in the Peace of Cambray—'la Paix des Dames'—in 1529; and Henrietta, Duchess of Orleans, conducted negotiations between her brother Charles II and Louis XIV, and concluded the Treaty of Dover, in 1670.
- ↑ Callières, ch. ii, pp. 8–18.
- ↑ Ibid., pp. 8–9.
- ↑ Ibid., p. 12.
- ↑ Ibid., ch. xvi, pp. 160–72.
- ↑ Callières, pp. 160–1.
- ↑ Ibid., p. 162.
- ↑ Ibid., pp. 167–8. See, further, the next chapter—xvii—'Avis aux Ambassadeurs et autres Ministres qui negocient dans les pays etrangers.'
- ↑ Ibid., ch. xxiii, pp. 241–6.
- ↑ Ibid., p. 246.
- ↑ Martens (Charles de), Le Guide diplomatique, i, pp. 184–91.
- ↑ Ibid. ii, pp. 245–65.
- ↑ Ibid., pp. 186–7, 187–8.
- ↑ Ibid., p. 189.
- ↑ Martens, pp. 190–1.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, pp. 430–1.
- ↑ Ibid., pp. 433–4. See other specimens, pp. 434–5.
- ↑ Ibid., p. 435. 'Si l'Ambassadeur doit parler de ses affaires en la premiere Audience', pp. 444–5. 'Ne seroit-il pas besoin d’advertir nostre Ambassadeur, de prendre garde à ne pas tomber en l'inconvenient d'un qui demanda à boire en la premiere audience?' p. 445
- ↑ Ibid., p. 447. See, further, pp. 447–56.
- ↑ Ibid., pp. 467–9. 'Accidents advenus faute de se servir des chiffres', pp- 469–70; and pp. 472–3 on instructions in cipher.
- ↑ Le Parfait Ambassadeur, pp. 572–3, 574.
- ↑ Wicquefort, bk. i, ch. xiv.
- ↑ See historical examples, ibid., p. 109.
- ↑ Ibid., pp. 107, 108, 109.
- ↑ Ibid., bk. ii, ch. x, pp. 357–64.
- ↑ Ibid., p. 358.
- ↑ i.e. 'polished'.
- ↑ Ibid., p. 359.
- ↑ The Assistant Secretary for Foreign Affairs said in the House of Commons, July 31, 1918, that any one who had been behind the scenes in diplomacy knew that a large number of the cipher telegrams were not really very secret, and that foreign policy would not be seriously injured if their contents were published abroad.
- ↑ Wicquefort, p. 359.
- ↑ Ibid., p. 361.
- ↑ Callières, ch. xix, pp. 190–205.
- ↑ Ibid., pp. 190–1, 192.
- ↑ Ibid., ch. xx, pp. 206–9.
- ↑ Ibid., pp. 206–8.
- ↑ Martens, Le Guide diplomatique, ii, pp. 266–524.
- ↑ See foot-note ii, p. 267: 'La prévision de la production possible des correspondances diplomatiques à la tribune des chambres législatives met l'agent dans la nécessité de se précautionner contre cette publicité intempestive, et de rédiger ses dépêches avec plus de réserve qu'il ne l'eût fait si elles n'eussent été exposées à cette chance. … C'est dans ces lettres confidentielles uniquement qu'il peut se livrer avec plus d'abandon, et souvent avec utilité, à des raisonnements sur l'état actuel des affaires, à des opinions conjecturales sur leur dénoûment. Le ministre des affaires étrangères, de son côté, est obligé, par le même motif, d'avoir recours au même système et d'entretenir avec ses agents une correspondance confidentielle en dehors de la correspondance officielle.'
- ↑ Martens, ii, pp. 266–9.
- ↑ Ibid., ii, pp. 269–70, 271.
- ↑ Ibid., ii, pp. 272–3. See also Satow, A Guide to Diplomatic Practice, above, pp. 158–9.
- ↑ Wicquefort, bk. ii, ch, xii, pp. 371–84. See also ch. xi, 'Of Mediation'.
- ↑ Ibid., p. 380.
- ↑ Callières, pp. 185-6.