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TIERCE-RIME
Sensible auprès de toi, muet comme l'enfance,
Je t'offris la pâleur de l'été maladif
Dans une seule rose ouverte et sans défense.
Quelle fée ouvragea, puis unit sans motif
Ses pétales — qu'un fil de parfum semblait joindre —
Et que tu vins casser d'un geste trop hâtif.
Ils tombent un par un. Je te regarde feindre
De ne pas voir combien se seront effeuillés.
Ah ! se défaire ainsi doucement sans se plaindre !
Et j'embrasse en silence (aveugle que tu es !)
De larmes, de baisers, tes deux mains que je touche
Avec mes lèvres moins qu'avec mes cils mouillés.
Et tu repars distraite, et moi je me recouche
Sur tout ton souvenir . . . Tel un pauvre histrion.
Je mime un rôle ardent sur ta lointaine bouche !
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