RÉVEILLON
Puisqu'aucun soir nouveau ne vient tourner la page,
Je vis penchée encor sur la dernière image :
Et reste en la turquoise enclose, à votre table,
T'invitant, souvenir, à ces mets délectables
Qui triomphent des vins, et fleuri de nos verres.
Votre visage au bout d'un chemin de lumières !
Moi, face à votre face entre les dix chandelles.
Je vois briller pour moi les douces étincelles
De vos yeux, de vos dents entre vos frêles joues.
Et les doigts scintillants, et votre ombre qui joue
D'un roseau... fait jaillir parmi des pierreries
L'art nocturne des sons en longues rêveries . .
Et je reste attentive à la place où vous fûtes ! . . .
Plus tard, vers le silence autre des autres flûtes
Qui furent consacrées jadis aux fumeries,
— Nos pieds vêtus de soie et parmi vos soieries —
Nous suivons la doctrine agréable et stoïque
D'un sage qui remue une âme asiatique.
Tandis que se dédouble, en route droite et fine.
L'encens : souffle du dieu monté vers nos narines !
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