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AUCUNE CLEF N'A LE DESTIN
Les bourgeois rentrent un par un
Ou deux par deux : dans l'habitude
De partager leurs solitudes
— Des clefs ils ont la certitude !
Aucune clef n'a le destin !
Je loge enfin près de ta rue ;
— Mais toi tu semble disparue.
Ah ! si tu m'étais accourue !
Je veille, et c'est déjà demain !
La route blanche sous la neige
Tourne vers ton absence; fais-je
Bien de rester seule, que sais-je ?
M'emmurer d'un « secret jardin »,
Mourir des fleurs de lune mortes ?
La poigne de mes mains est forte.
Garde aux spectres : j'ouvre la porte —
Reprendre, vivante, tes mains !
... Le passé n'est un pur festin
De flûtes et luths délectables.
Que si l'amour inaltérable
Se plait encor à notre table !
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