Elle laissait, après déjeuner, sa monture à l’auberge et surveillait les environs.
Pépin Toumyre survenait qui se promenait de long en large dix minutes. Jacqueline le rejoignait. Elle sortait seule depuis longtemps ; c’était même elle, souvent, qui faisait le marché, et conduisait à Paris, ses sœurs au cours.
Pépin Toumyre embrassait longuement les mains de Jacqueline. Il avait une tête embarrassée de séminariste à un rendez-vous d’amour et il entraînait Jacqueline vers les grottes.
— Allons, pensait Marie-Louise, il est plus roublard qu’il n’en a l’air,
L’entretien dans les grottes se prolongeait. Elle se décidait à intervenir.
L’amazone relevée, la cravache sous le bras, la belle fille, écartant les ronces, entrait dans les grottes et surprenait Jacqueline et Pépin.
Cette Chloé de vingt-six ans et ce Daphnis de l’enregistrement affolés, l’une d’une continence intolérable, l’autre d’un désir inapaisé, rattrapaient le temps perdu.
À la vue de Malou, dressée devant eux, ils jetaient un cri, s’efforçaient à une attitude correcte. Marie-Louise qui en avait vu d’autres, ne quittait point Pépin du regard ; le pauvre diable, vert de confusion et d’émoi, retrouvait enfin la parole, pantelant sous le bel œil de l’amazone :
— Surtout, ne dites rien…
— À une condition, ripostait Malou, souriante ; Vous allez, dès ce soir, demander à Mme Buquet la main de sa fille : vous n’avez plus que cela à faire, mon cher monsieur Toumyre.
Cette fois, il essayait une vague résistance :
— Mais, madame, il me semble… Enfin, c’est une affaire personnelle…
— Vous voulez me demander de quoi je me mêle ?
Le hochement de tête de Pépin Toumyre pouvait passer pour un oui.
— Je me mêle, étant femme, et femme d’expérience,