ment a une odeur très désagréable, selon l'habitude des produits chimiques. Après celà vient un mathématicien qui vous bourre avec des a+b et vous rapporte enfin un x+y, dont vous n'avez pas besoin et qui ne change nullenient vos relations avec la vie. Un naturaliste vous parle des formations spéciales des animaux excessivement inconnus, dont vous n'avez jamais soupçonné l'existence. Ainsi il vous décrit les follicules de l'appendix vermiformis d'un dzigguetai. Vous ne savez pas ce que c'est qu'un follicule. Vous ne savez pas ce que c'est qu'un appendix uermiformis. Vous n'avez jamais entendu parler du dzigguetai. Ainsi vous gagnez toutes ces connaissances à la fois, qui s'attachent à votre esprit comme l'eau adhére aux plumes d'un canard. On connait toutes les langues ex officio en devenant membre d'une de ces Sociétés. Ainsi quand on entend lire un Essai sur les dialectes Tchutchiens, on comprend tout celà de suite, et s'instruit énormément.
II y a deux espèces d'individus qu'on trouve toujours a ces Sociétés: 1° Le membre à questions; 2° Le membre à "Bylaws."
La question est une spécialité. Celui qui en fait métier ne fait jamais des réponses. La question est une manière très commode de dire les choses suivantes: "Me voilà! Je ne suis pas fossil, moi,—je respire encore! J'ai des idées,—voyez mon intelligence! Vous ne croyiez pas, vous autres, que je savais quelque chose de celà! Ah, nous avons un peu de sagacité, voyez vous! Nous ne sommes nullenient la bête qu'on pense!"—Le faiseur de questions donne peu d'attention aux réponses qu'on fait; ce n'est pas là dans sa spécialilé.
Le membre à "Bylaws" est le bouchon de toutes les émotions mousseuses et généreuses qui se montrent dans la Société. C'est un empereur manqué,—un tyran à la troisième trituration. C'est un esprit dur, borné, exact, grand dans les petitesses, petit dans les grandeurs, selon le mot du grand Jefferson. On ne l'aime pas dans la Société, mais on le respecte et on le craint. Il n'y a qu'un mot pour ce membre audessus de "Bylaws." Ce mot est pour lui ce que l'Om est aux Hindous. C'est sa religion; il n'y a rien audelà. Ce mot là c'est la Constitution!