Toltecs;—'Toltecayotl, maestria de arte mecanica. Toltecatl, official de arte mecanica. Toltecauia, fabricar o hazer algo el maestro.' Molina, Vocabulario. 'Los tultecas todos se nombraban chichimecas, y no tenian otro nombre particular sino este que tomaron de la curiosidad, y primor de las obras que hacian, que se llamaron obras tultecas ó sea como si digesemos, oficiales pulidos y curiosos como ahora los de Flandes, y con razon, porque eran sutiles y primorosos en cuanto ellos ponian la mano, que todo era muy bueno.' Sahagun, Hist. Gen., tom. iii., lib. x., p. 107. Toltecs, 'people of Tollan'. Tollan, 'place of willows or reeds', from tolin, 'willow, reed.' Buschmann, Ortsnamen, p. 76. 'Toltecatl était le titre qu'on donnait à un artiste habile.' Brasseur de Bourbourg, Hist. Nat. Civ., tom. i., p. 194. Tollan: 'Elle est frappante ... par l'identité qu'elle présente avec le nom de Metztli ou le Croissant. En effet, ce qu'elle exprime, d'ordinaire, c'est l'idée d'un "pays recourbé" ou incliné. Sa première syllabe tol, primitif de toloa, "abaxar, inclinar la cabeça," dit Molina, "entortar, encorvar," dit-il ailleurs, signifie donc baisser, incliner la tête, se tortuer, courber, ce qui, avec la particule locale lan pour tlan ou tan, la terre, l'endroit, annonce une terre ou un pays recourbé, sens exact du mot tollan. Du même verbe vient tollin, le jonc, le roseau, dont la tête s'incline au moindre vent; de là, le sens de Jonquière, de limné, que peut prendre tollan, dont le hiéroglyphe représente précisément le son et la chose, et qui paraît exprimer doublement l'idée de cette terre fameuse de la Courbe ou du Croissant, basse et marécageuse en beaucoup d'endroits suivant la tradition.... Dans sa (the word toloa) signification active, Molina le traduit par "tragar", avaler, engloutir, ce qui donne alors pour tollan, le sens de terre engloutie, abîmée, qui, comme vous le voyez, convient on ne peut mieux dans le cas présent. Mais si tollan est la terre engloutie, si c'est en même temps le pays de la Courbe, Metztli ou le Croissant, ces deux noms, remarquez-le, peuvent s'appliquer aussi bien au lieu où il a été englouti, à l'eau qui se courbait le long des rivages du Croissant, soit à l'intérieur des grandes golfes du nord et du midi, soit au rivage convexe, tourné comme le genou de la jambe, vers l'Orient. C'est ainsi qu'on retrouve l'identification continuelle de l'idée mâle avec l'idée femelle, du contenu et du contenant, de tollan, le pays englouti, avec tollan, l'océan engloutisseur, de l'eau qui est contenue et des continents qui l'enserrent dans leurs limites. Ajoutons, pour compléter cette analyse, que tol, dans la langue quichée, est un verbe, dont tolan est le passé, et qu'ainsi que tulan il signifie l'abandon, la nudité, etc. De tol, faites tor, dans la même langue, et vous aurez avec toran, ce qui est tourné ou retourné, comme en mexicain, de même que dans turn (touran) vous trouverez ce qui a été renversé, bouleversé de fond en comble, noyé sous les eaux, etc. Dans la langue maya, tul signifie remplir, combler, et an, comme en quiché, est le passé du verbe: mais si à tul on ajoute ha ou a, l'eau, nous avons Tuhla ou Tula, rempli, submergé d'eau. En dernière analyse, tol ou tul paraît avoir pour l'origine ol, ul, couler, venir, suivant le quiché encore; primitif d'olli, ou bien d'ulli, en langue nahuatl, la gomme élastique liquide, la boule noire du jeu de paume, qui devient le hiéroglyphe de l'eau, remplissant les deux golfes. Le préfixe t pour ti serait une préposition; faisant to, il signifie l'orbite de l'œil, en quiché, image de l'abîme que la boule noire remplit comme