PREFACE.
Le code des loix pénales en Chine est formé de manière, que la peine est proportionnée au crime; c'est ce que l'on verra dans les Planches suivantes.
Rien ne montre mieux la sagesse de la législation des Chinois, que le traitement des voleurs. On ne condamne personne à mort, pour avoir privé simplement un autre de quelque propriété temporelle, pourvû, cependant, que le voleur ne se serve point d'armes offensives, ou qu'il n'en porte pas.
Cette sage ordonnance rend le vol rare: celui, qui a la temerité de violer les loix, craint de prendre des armes pour pouvoir conserver sa vie, ou attenter à celle de celui qu'il depouille, en cas de résistance; généralement il se borne dans le tort, qu'il fait, à des petits larcins en particulier; et d'ordinaire le vol est très-rarement accompagné du meurtre. Cet exemple de justice, de modération, et de sagesse dans les loix Chinoises, contraste peu favorablement avec le décret, qui prononce la peine de mort contre celui, qui porte un ornement particulier; et avec l'usage de l'attention, que l'on donne aux aveux trompeurs, que l'on arrache par la torture.
Différents écrivains ajoutent aux peines, dont nous parlerons dans cet ouvrage, d'autres supplices, beaucoup plus sévères, que les Chinois font souffrir aux criminels, convaincus de régicide, de parricide, de rébellion, de trahison, ou de sédition; nous n'en donnerons pas les desseins, nous n'en ferons pas même la description; ce seroit faire une violence peu décente aux sentiments de l'humanité; ce seroit nous engager à faire