Protestant Exiles from France/Volume 1 - Appendix 5
V.
DEDICATIONS OF BOOKS TO LORD GALWAY.
(1.) Dedicatory Epistle prefixed to the Life of Pasteur Du Bosc.
À Monseigneur
Monseigneur Le Vicomte de Galloway, Marquis de Ruvigny,
Lieutenant-General dans les armées de Sa Majesté Britannique,
et Deputé, General des Eglises Reformies de France.
Monseigneur, Je ne pouvois raisonnablement mettre d’autre nom que le vôtre à la tête de cet Ouvrage: car outre que l’on auroit de la peine à en trouver un aussi illustre, il n’y en a point qui ait été plus cher et plus utile à Mr. du Bosc. C’est par les sages conseils et par les lumierès rares et exquises de feu Mr. le Marquis de Ruvigny vôtre excellent père, et par les votres qui ne sont pas moins considérables, que ce bon serviteur de Dieu s’est conduit dans les negociations qui lui ont fait le plus d’honneur. Et n’est il pas bien juste de vous faire hommage d’un vie, qui doit son plus grand éclât à vôtre auguste Maison?
D’ailleurs, Monseigneur, il n’y a point de Pasteurs Francois qui ne soient indispensablement obligés a vous donner des marques publiques de leur reconnoisance, après les soins inexprimables que vous avez pris, et que vous prenez encore tous le jours, pour adoucir les peines et les misères de leurs pauvres brebis dispersées. Celles qui ont eu besoin de votre secours ont trouvé en vous non seulement un pasteur, mais un père tendre et bienfaisant. Il n’y a rien d’égal à la charité que vous faites paroitre pour les Confesseurs du Seigneur Jesus, que la pieté admirable que vous avez temoignée en sacrifiant genereusement à la Verité toutes les grandeurs que la France vous offroit, pour la juste recompense des services que vous lui aviez rendus. L’armée qu’elle avoit en Allemagne auroit peri après la mort de Mr. de Turenne, par la jalousie des Chefs qui pretendoient au commandement, si vous n’aviez été assez sage et assez habiàe pour regler leurs differens. La paix si necessaire à ce Roèaume, épuisé d’hommes et d’argent, n’auroit pas été conclue comme elle fut à Nimegue, sons le voyage que vous fites en Angleterre; ou vous sûtes si bien ménager l’esprit du Roi Charles, qu’il n’eut pas la force de vous resister. Des services si glorieux, et si fort au dessus de l’âge que vous aviez alors, joints à tânt d’autres que vous avez rendus depuis dans tous vos emplois, vous respondoient des plus belles charges, et des premiers dignités de l’Etat, si vous n’aviez préféré l’opprobre de Christ à toute la gloire du monde. Mais vous avez mieux aimé être affligé avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un tems des délices du peché. Vous avez choisi la bonne part, Monseigneur, et vous ne vous en repentirez jamais: car la piété a les promesses de la vie presente, aussi bien que de celle qui est à venir. Je ne doute point, Monseigneur, que vous ne l’éprouviez, au service du grand Roi à qui vous vous êtes attaché. Sa Majesté sait parfaitement ce que vous valez. Elle a déja eu des marques éclatantes de vôtre courage et de vôtre capacité en diverses occasions, et sur tout dans la reduction de l’Irlande, à laquelle vous n’avez pas pen contribué par vôtre sagesse et par vôtre valeur. Vous venez encore de la signaler dans la sanglante journée que nous avons essuyée à Landen. Quels efforts n’avez-vous pas faits, Monseigneur, pour séconder notre incomparable Chef? On vous a vu partout marcher sur les pas de ce redoubtable Monarque, quoi qu’il ait rempli tous les devoirs d’un grand Capitaine et d’un soldât détérminé, qu’il ait toujours été des premiers au combat et des derniers dans la retraite. Vous avez été le compagnon de ses glorieux travaux, et vous ne pouvez manqucr d’avoir part aux benedictions qui doivent accompagner le regne d’un heros si parfait. Dieu veuille, Monseigneur, conserver un siècle entier cet admirable Prince, qui est si necessaire au monde et à l’Eglise; et vous faire aussi la grace de vivre assez long-tems, pour recevoir tous les honneurs que vous meritez. Ce sont les voeux ardens, et sinceres,
Monseigneur,
De votre très-humble et très-obeissant serviteur,
P. Le Gendre.
À Rotterdam le
6. Aout 1693.
(2). Dedicatory Epistle prefixed to Bouhereau’s [French] Translation of Origen’s Reply to Celsus, Dublin, 1700.
“A Son Excellence, Henry De Massue De Ruvigny, Comte et Vicomte de Galway, Baron De Portarlington, Lieutenant-General des Armées de Sa Majeste Britannique, l’un des Seigneurs Régens de son Royaume d’Irlande et commandant en chef ses forces dans le même royaume:”—
“My Lord, Jamais personne n’eut une matière plus heureuse pour une Epitre Dédicatoire. Un livre, fait pour la Defense de la Religion Chrétienne, ouvre un beau champ par rapport à vous pour passer ensuite au reste. Mais la permission que votre Excellence m’ a accordée, de mettre son nomme à la tête de cette ouvrage, est une grace dont je ne dois pas abuser. Je croirois le faire, my lord, si je prenois le style qu’on a coutume de prendre dans les occasions de la nature de celle-ci. Ce n’est pas à moi de faire votre éloge. Cela sied bien à des étrangers. lis ont une liberté entiére de dire tout ce qu’ils pensent sur votre sujet. Mais quand on a l’honneur d’être a vous autant que je le suis, il faut se contenter du plaisir de vous entendre louer aux autres. La voix publique vous rend justice, my lord, sur ce que vous êtes en vous même, dans le cabinet, dans l’action; sur ce que vous faites pour l’Etat et pour les Particuliers; sur ce que vous avez perdu pour ne pas manquer au plus grand de tous les devoirs, et sur ce que vous avez acquis en remplissant les plus difficiles. Tout le monde le sait; tout le monde en parle. Cela suffit. Puis je ici dire toute ma pensée? On trouble un Concert, si on y ajoute des voix hors d’oeuvre. On affoiblit les louanges d’une personne generalement louée, si on les publie sans les égards necessaires. C’est à quoi, My Lord, je n’ai garde de m’exposer en parlant de vous et à vous-même. Je sens je ne sais quelle delicatesse là-dessus, qui me feroit souffrir, autant que vous souffririez, s’il m’ échappoit quelques expressions qui marquassent trop vivement ce que j’ai dans le coeur. Je ne puis mieux l’éviter qu’en me renfermant dans le dessein qui m’a porté à vous demander la permission que j’ai obtenue — c’est de vous donner un temoignage public de mon reconnoissance, et du respect inviolable avec lequel je suis, My Lord,
De Votre Excellence,
Le très-humble et très-obeissant serviteur,
“E. Bouhereau.”
(3). Epistle Dedicatory prefixed to Sermons by the late Rev. Henri De Rocheblave.
“À Son Excellence Henri, Lord Comte et Vicomte de Gallway, Baron de Portarlington, Capitaine-General des forces de Sa Majesté Britannique, son Ambassadeur Extraordinaire et Plenipotentiaire en Espagne et en Portugal.
“My Lord, Voici quelques precieux notes de mon époux, sur lesquels la mort et le temps ne peuvent rien. Si la mort me l’a ravi, elle ne saurait éteindre les verités éternelles qu’il a prechés. Je me flatte même que le Public qui fut edifié des ses Sermons durant sa vie ne me saura pas mauvais gré que je le fasse encore parler après sa mort. Plusieurs de ses amis me l’ont demandé avec instance; mais mon coeur me le demande plus que personne, et je n’ai pu refuser ce soulagement à ma juste douleur. Si l’edification publique se trouve ici jointe à ma satisfaction particulière comme je n’en doute pas, il me semble qu’ après une telle perte je n’ai plus rien à desirer pour ma consolation, et que je dois humblement acquiescer à la volonté de mon Dieu. Il faut que je supporte avec Constance qu’il soit perdu pour moi et pour sa famille désolée, pourvu qu’il ne le soit pas pour l’Eglise, et que les bonnes âmes profitent encore de ces veilles et de ses travaux.
“Quoiqu’il soit, je n’ai pas un qu’il me fût permis de dedier ce Volume de ses derniers sermons à d’autres qu’à vous, My Lord, dont l’illustre famille a eu les prémices de son ministère. Animée de tous les sentimens de veneration qu’ avait le Défunt pour les rares vertus dont Dieu vous a enrichi, je ne mets votre grand nom à la tête de son ouvrage que pour m’acquitter devoir, ou il serait entré lui-même, s’il avait jamais eu le dessein de le donner au Public; mais la Providence m’avait reservé cet honneur.
“Tout le monde sait l’estime infinie que fait Votre Excellence de tout ce qui a rapport à la piété et à la religion. Personne n’ignore les glorieuses marques que vous avez données de votre attachement inviolable pour elles, et que vous leur avez tout sacrifié; mais personne ne le savait mieux que mon cher époux, qui en parlait sans cesse. Comme vous l’honoriez de votre protection, il repondoit à cet honneur par son respect et son admiration, qu’on n’a jamais refusé à vos vertus Chrétiennes, Civiles et Heroiques. C’est de quoi, My Lord, il a eu plusieurs temoins beaucoup plus desinteressés que je ne puis l’etre. Aussi ces sentiments sont-ils devenus comme naturels à sa famille qui priera toujours Dieu pour la prosperité et la conservation de votre illustre personne, et qui lui sera toujours dèvouèe.
“En mon particulier, My Lord, quelle reconnoissance ne dois-je pas à vos bontés? J’ai eu l’honneur de les eprouver depuis bien des années; et si le vif ressentiment que j’en ai vous est inutile, permettez du moins que je le rends public, et que je temoigne à toute la terre que vous êtes un digne instrument de la Providence pour la consolation des âmes affligées. Combien y a-til de veuves, d’orphelins et de malheureux de tous les ordres qui ont senti les doux effêts de votre liberalité. Mais je n'entrerai pas dans ce detail qui merite une autre plume que la mienne. Je me contenterai de faire des voeux au Ciel pour le succès de toutes vos entreprises, et de me dire avec un profonde respect, My Lord,
De Votre Excellence,
La très-humble, très-obeissante, et très obligée servante,
“Isabeau De Rocheblave.”
À Dublin le 15 Juillet 1710.