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Myth, Ritual, and Religion/Volume 2/Appendix D

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Myth, Ritual, and Religion, Volume 2
by Andrew Lang
Appendix D: The hare in Egypt
1541104Myth, Ritual, and Religion, Volume 2 — Appendix D: The hare in EgyptAndrew Lang

APPENDIX D.


THE HARE IN EGYPT.


Le 6 avril 1886, M. Le Page Renouf a lu à la Soc. d'Archéol. biblique, un mémoire sur le mythe d'Osiris Unnefer. (Academy du 1er mai 1886, p. 314). M. Le Page Renouf commence par citer la théorie du Dr. Brinton sur le lièvre algonquin comme personnifiant la lumière ou l'aurore; il demande ensuite: Est-ce un cas de tote misme! Or, le Dr. Brinton, dont il accepte les opinions, dit expressément que c'est un cas de totemisme. Voici maintenant ses paroles d'après le résumé publié dans l'Academy:

"It will however be shown that the ancient Egyptians had myths very similar to that of the Michabo of the Algonkins, and that our knowledge of the Egyptian language enables us to see clearly into the origin of these myths, and also to see how utterly futile all speculation on the subject must be in the absence of such data as the Egyptian language alone can supply. Osiris is one of the chief gods of Egyptian mythology. That he is identical with the sun is no mere inference of modern scholars; the identity is asserted in a vast number of authoritative texts. The benefits conferred upon the earth and upon mankind are sung in hymns, many of which are still extant; and the euhemerising Greeks, as we see in Plutarch or Diodorus, derived from them the tales which recent writers on mythology call 'culture-myths.' But in the original Egyptian texts it is distinctly to Osiris as the sun, and not to a deified king, that all the benefits are ascribed. A hare-headed divinity is seen in the temple of Dendera, seated upon an invisible throne, wrapped in mummy clothing, and with the two arms and hands in the position for holding the crook and flail, characteristic of Osiris. The same hare-headed god appears in the usual vignettes of the 146th chapter of the 'Book of the Dead,' but here the throne is visible, and the hands hold knives. There is also a hare-headed goddess in a picture at Dendera whose name is 'Unnut, the mistress of the city Unnut and Dendera.' The city Unnut was the metropolis of the 15th nome of Upper Egypt, that of the hare Un, called by the Greeks Hermopolites. The male divinity would be called Un or Unnu, even when the final vowel is omitted in writing. It may be asked, Do we know of such a god? Unne-fer, or rather Unnu-neferu, as a proper name, bears the same relation to Unnu that Ra-neferu, Hor-neferu, Ptah-neferu, Amen-neferu, Sebak-neferu, Ames-neferu, bear to Ra, Horus, Ptah, Amen, Sebak, and Ames. Unnu is the real name, of which Unnu-neferu is a compound. The usual interpretation of the name Unnefer, which has been current since Champollion, is manifestly erroneous. Mythology does not deal with such names as 'good being.' 'Being' is much too metaphysical, and 'good' much too ethical a notion for names of this kind. A physical sense is the only one admissible. Nefer primarily means fair, beautiful, and only secondarily good. Neferu are the grace, the beauty, the brightness, the glory of a god. Unnu-neferu signifies 'the splendid or glorious hare.' This is, at least, a signification, which, in the abstract, admits of no contradiction. The question is, what is meant by 'Hare' when applied to Osiris or the sun? and it is a question which can only be solved by an inquiry into the original sense of the Egyptian word signifying hare. Now there is a variety of Egyptian words of which the syllable un is the essential part, and one and the same radical notion underlies the signification of them all; though one of them means a hare, another an hour, another open, another thrash, another transgress or overleap, and the most frequent of all is the very colourless auxiliary verb which we translate 'being.' This fundamental notion is up, rise, spring up, start up. Unnu, the appellative of 'a hare,' signifies 'a springer,' 'a leaper,' like the Sanskrit çaça, our word hare, and the Anglo-Saxon hara. The Greek λαγῶς has much the same meaning. Unnut, 'an hour or moment,' is identical with the word meaning 'she-hare,' and like it signifies 'leaper.' Our own poets speak of the fleeting hours—'hora agilis præceps fugitiva.' In Shelley's Prometheus: 'The hours were hounds, which chased the day like a wounded deer.' "

Voilà done les paroles de M. Le Page Renouf, si elles ont été rapportées exactement. Et qu'aura l'anthropologiste à répondre à tout cela? D'abord, il remarquera que, si M. Le Page Renouf a une connaissance exacte de la langue égyptienne le savoir de M. Maspero et de M. Tiele doit être inexact. Ce rapprochement met du coup L'anthropologiste dans un tol doute qu'il peut très bien, si cela lui plaît, ne pas s'occuper du Lièvre-Osiris. M. Le Page Renouf dit que Unnu-neferu signifie "le lièvre brillant ou glorieux." Mais M. Maspero qui écrit le même mot Unnofri le traduit "être bon," et il dit: "le lièvre avait pour valeur phonétique oun, ouon, qui signifie 'être' et 'ouvrir.' " Il entrait comme signe essentiel dans le principal des surnoms d'Osiris Ounofr, Ounnofri, "l'être bon." M. Le Page Renouf nie cela. Il dit que cela est manifestement erroné et que la mythologie ne connaît pas de nom tel que "l'être bon." La mythologie peut-être n'en connaît pas; mais une religion déjà ancienne pent en connaître. Ounofri a l'apparence d'un nom qui appartient à la vie avancée d'une religion. M. Maspero dit "que l'idée d' 'être bon' devint tellement attachée à l'idée de ce Dieu (Osiris) qu'aux basses époques on trouve parfois des Osiris à tête de lièvre." Aux basses époques! Si "la divinité à tête de lièvre dans le temple de Denderah" dont nous parle M. Le Page Renouf appartient "aux basses époques" (ce qui est certain), cela ne nous explique pas l'origine des mythes et l'anthropologiste ne peut pas s'aventurer à le réclamer comme un totem. Ce peut être quelque fantaisie symbolique de prêtre ou d'artiste religieux, une figure copiée sur le modèle de plus anciennes divinités à tête de bête, telle qu'Ammon-Ra. Quant au dieu à tête de lièvre, à la 9e porte dans le Livre des Morts, chapitre 146, M. Maspero parle de lui comme d'un des "gardiens des portes de l'enfer, chargé d'ouvrir la voie aux bons." Ici le fait d'ouvrir se rattache, dit M. Maspero, à la racine oun, ouon, qui signifie "être et ouvrir." Cette opinion se rencontre avec celle de Wilkinson (t. iii. p. 294). M. Maspero ajoute que le lièvre est un amulette favori des Egyptiens, soit pour rendre le gardien de l'entrée plus favorable au mort, soit comme incarnation d'Osiris" (Musée de Boulaq, p. 275). Les lièvres-amulettes du musée de Boulaq sont de date récente, de la période saïte.

Il semble done que le lièvre des Egyptiens est une figure d'apparition tardive dans la mythologie et que les autorités les plus élevées en la matière, M. Maspero et M. Le Page Renouf, ne sont point d'accord sur sa signification et sur son origine. L'anthropologiste, s'il est sage, s'abstiendra done de chasser ce lièvre, jusqu'à ce que les spécialistes aient réussi à se mettre d'accord sur son compte. En tout cas, il ne le réclamera pas comme un totem.

Qu'est-ce qui pourrait paraître à l'anthropologiste un argument en faveur de l'opinion que le lièvre aurait été un totem en Egypte aussi bien que chez les Algonquins? Il serait porté à ce point de vue, si le lièvre était l'animal sacré, particulier à certains districts, à certaines villes. Si le lièvre ne devait pas être mangé par les habitants de tel endroit où il aurait été tenu en honneur, ou bien s'il était mangé, peut-être, avec des cérémonies insultantes, par des voisins qui avaient un autre animal sacré, ou si, là où on l'adorait, on le sacrifiait solennellement dans des circonstances solennelles (disons une fois l'an) avec les rites qui se rencontrent chez les peuples totemistes,—alors, l'anthropologiste verrait là une présomption plausible que le lièvre eût été un totem. Des signes de croyance à la descendance d'hommes du lièvre comme ancêtre fortifieraient grandement cette présomption. Mais la seule apparence d'une divinité à tête de lièvre dans l'art d'une époque récente, ne serait un argument d'aucune valeur.

Il est certain que, dans certaines parties de l'Egypte, comme les monuments le montrent, on faisait la chasse aux lièvres et probablement on les mangeait. Je ne sais rien qui prouve qu'on les traitât avec plus d'égards dans une ville particulière, sinon quand M. Le Page Renouf écrit: "Il y a une déesse à tête de lièvre dans une peinture de Denderah, déesse dont le nom est Unnut, maîtresse de la ville Unnut ou Denderah. La ville Unnut était la métropole du xve nome de la Haute-Egypte, celui du lièvre Un." Si on pouvait démontrer que les gens d'Unnut ne mangeaient jamais de lièvre, de même que les gens de Thèbes (où Ammon-Ra était un bélier), ne maiigeaient jamais de mouton, de même que les Lycopolites s'abstenaient de la chair de loup (probablement sans s'en trouver plus mal), de même aussi que les Oxyrhyncæ ne mangeaient pas du poisson qui porte ce nom,—alors, il y aurait une présomption en faveur du lièvre-totem. Qu'Osiris eût été plus tard regardé comme incarné dans ce totem, serait un procédé bien connu des savants; il y en a un exemple dans la religion de Samoa. Mais ce sont là de pures conjectures dans l'état présent de nos connaissances; le lièvre égyptien est de pen de valeur dans nos discussions, soit pour les philologues, soit pour les anthropologistes. Selon M. Tiele, le nom d'Osiris—"Unnefer" = "the Good Being."[1] Point de Lièvre! Mais, à l'instar des bons sport-mans de Tarascon, je renonce à chasser plus loin le Rapide. "On sait qu'il a son gîte dans la terre de M. Bompard."[2]

Notes

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  1. History of Egypt. Rel., p. 44, note p. 45.
  2. Daudet, Tartarin de Tarascon, p. 9, Paris, 1887.