temps où je souffrais beaucoup, m'a fait plus de bien que tous les remèdes du médecin.
Je vous prie, chère mademoiselle, de vouloir bien m'excuser la brièveté de cette lettre; je ne suis pas tout à fait rétablie encore; et je ne puis aller de ma chambre à la chambre voisine sans sentir de la fatigue.
J'ai été bien malade, chère mademoiselle, mais le bon Dieu a exaucé les prières de mes parents; et je me rétablis peu à peu.
J'espère vous écrire plus longuement avant peu.
Toute à vous,
Toru Dutt.
Mlle Clarisse Bader, Paris, à Mlle Toru Dutt, Calcutta.
Paris, ce 11 Septembre 1877. 62 rue de Babylone.
Chère et charmante Amie de l’Inde,—J'ai manqué le dernier courrier de Brindisi, et je regrette d'autant plus ce retard involontaire que votre bonne et affectueuse lettre m'apprend que vous avez été malade et que vous étiez encore convalescente au moment où vous m'avez écrit. Eh quoi! la maladie a pu atteindre cette vive organisation que révèle votre portrait? Ces beaux yeux pleins de feu ont pu s'alanguir? Oh! mais alors, cela n'a pu être qu'un choc accidental? Vous êtes tout à fait rétablie, n'est-ce pas, à l'heure actuelle? Et, à l'époque de l'exposition, vous viendrez dans notre doux pays de France, dont les tièdes brises vous feront du bien, vous qui avez souffert de votre ardent climat. Des cœurs amis vous attendent avec une joyeuse espérance. Mes parents et moi nous vous aimons beaucoup—sans vous avoir jamais vue; mais vos lettres et vos œuvres nous ont révélé la bonté de votre cœur, la candeur de votre âme. Venez donc, mon aimable amie, sceller de votre présence une affection qui vous est déjà acquise.
Un véritable torrent d'occupations ne me permet pas de prolonger cette lettre, écrite d'ailleurs sous l'impression