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Page:A Voyage to Terra Australis Volume 2.djvu/461

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Wilhems Plains.]
TERRA AUSTRALIS.
447

1806.
April.

to give in the original French a copy of that letter in a note, to show what those sentiments were.[1]
  1. Messieurs les Présidents et Secrétaires des diverses classes de l'Institut des sciences, lettres et arts, à Paris.

    Messieurs,

    Permettez nous de chercher à vous intéresser en faveur d'un homme dont les talens, le courage, et l'honorable profession méritent l'estime de tous ceux qui, comme vous, messieurs, savent apprécier les sciences les plus utiles et les plus glorieuses à l'humanité. Nous n'vons pas besoin de vous rappeller les circonstances de l'emprisonnement du capitaine Flinders, pour lequel nous réclamons aujourd'hui l'emploi de voire crédit et de celui de vos amis; vous en avez été sans doute informés depuis long tems; vous avez su que pendant deux années il a parcouru, au péril raille fois instant de sa vie, des mers inconnues jusqu'alors, et semées de dangers toujours renaissants; vous avez su qu'après un naufrage où son courage et son habilité ont pu seuls l'empêcher de perdre la vie, ainsi que tous ses compagnons d'infortune, il n'a pu trouver pour retourner en Europe qu'une barque de vingt et quelques tonneaux,—qu'il s'est exposé sur cette frêle embarcation pour rentrer dans sa patrie,—que forcé par le manque d'eau, de vivres, les mauvaises qualités de son both, l'état de détresse où il se trouvait réduit, la maladie qui le tourmentait ainsi que le seul officier qu'il eut à bord du Cumberland, et enfin le mauvais état de ses pompes devenues absolument incapable d'être employées,—il est venu, son passeport à la main, réclamer les secours d'une colonie appartenant à la nation renommée pour la protection libérale et le généreux accueil accordés par elle aux savants de tous les états, de toutes les nations, surtout quand le malheur les a frappés; vous savez, enfin, que depuis le jour où il a mis le pied sur une terre jadis hospitalière, il s'est vu livré à une détention dont vous pouvez apprécier l'amertume et les suites funestes pour sa santé, son avancement, le sort de sa famille, et nous osons le dire aussi, pour les progrès de la géographie et de la navigation. Vingt-huit mois se sont écoulés depuis ce jour si infortuné pour lui, et son sort n'a point changé; les espérances qu'il avait dû concevoir d'un prompt élargissement se sont évanouies, et l'ont laissé en proie au plus profond désespoir; il voulait garder le silence et s'abandonner sans nouveaux efforts à la rigueur de sa position, attendre indéfiniment peut-être que l'on eut prononcé son arrêt. Nous avous relévé son courage, abatta par tant d'infortunes, nous lui avons donné l'assurance, sans craindue un moment que la suit put nous démentir; que vous ni seriez point insensibles à son infortune,—que vous employeriez avec zéle pour lui procurer son élargissement, ou au moins cette faveur qu'il solicite avec tant d'ardeur depuis long tems, d'être appellé en France pour y être jugé, et condamné s'il est coupable, mais délivré et rendu à sa patrie, à ses parents, à ses travaux utiles, s'il est innocent,—si jamais il n'est entré dans son cœur un seul desir, une seule pensée, dont l'exécution put fetre nuisible à un individu de quelque classe, de quelque