Page:Life of William Shelburne (vol 2).djvu/496

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has been proofread, but needs to be validated.
460
WILLIAM, EARL OF SHELBURNE


temps en temps et des courses chez eux, Bath à quinze milles de là, où nous allions nous divertir; c'était là de quoi passer le temps agréablement, et, si l'on y joint la conversation du maître et de ses hôtes, très-utilement. C'est là surtout que j'ai trouvé un excellent usage, celui d'être établi toute la journée dans une bibliothèque qui servait de salon, et qui fournissait continuellement ou des sujets à la conversation, ou des secours pour vérifier les points débattus.

"Pendant ce séjour et ce voyage, j'avais vu les manufactures du Wiltshire et du Gloucestershire, etc. J'avais recueilli, grâces à milord Shelburne, des échantillons de toutes les espèces de draps et d'étoffes de laine, de soie et de coton qui s'y fabriquent; différens mémoires sur ces objets d'industrie et de commerce; quelques modèles, non pas des machines, dont les Anglais sont jaloux à l'exces, modèles qu'on n'eût pu me donner, et que je n'eusse pu emporter avec sûreté; mais des dessins et autres objets non moins utiles, comme un dessin et une explication de la manière de mettre le foin en meule, de le couvrir avec un toit mobile qui descend à mesure que la meule se consume; un couteau à couper le foin; les diverses mesures de continence et de longueur, et les poids étalonnés; de nombreux échantillons, etc., toutes choses que j'ai rapportées pour le gouvernement.

"Milord Shelburne, après être resté six semaines à Bowood, me proposa de m'emmener en Irlande avec lui. Je me défendis de ce voyage, qui m'aurait pris trop de temps. Il me dit alors qu'il m'emmènerait jusqu'en Yorkshire, en me faisant voir, chemin faisant, plusieurs de ses amis, de belles maisons de campagne, de beaux pays, et que d'York je pourrais facilement me rendre à Londres. C'était, comme on voit, me combler de bons process.

"Nous passâmes d'abord huit jours dans la maison d'un M. Parker, sur les bords de la mer, vis à vis de Mount Edgcumbe, de l'autre côté de la rade de Plymouth. Nous y faisions une excellente chère, surtout en poisson. Je vis le port et l'arsenal de Plymouth, ce qui n'est aisé pour un Français en aucun temps. Je vis aussi Mount Edgcumbe, maison et jardin dans une situation unique et vraiment romanesque.

"Entre autres plaisirs que j'y goûtai, je ne puis oublier une promenade sur la Tamar, rivière dont l'embouchure est dans le bassin de Plymouth et qui n'est navigable qu'à quelques milles avant d'arriver à l'Océan. Elle est fort encaissée, mais ses bords présentent des aspects sans nombre, tous plus agréables les uns que les autres; tantôt des coteaux cultivés jusqu'à leur sommet, ou couronnés de bois; tantôt des bords escarpés en rocs de granit et d'ardoise, du haut desquels pendent des arbres, dont les branches touchent la surface de l'eau; des sinuosités douces, qui vous éloignent et vous rapprochent alternativement de quelque objet