Page:Life of William Shelburne (vol 2).djvu/497

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APPENDIX
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frappant; des cabanes de pêcheurs; de vertes prairies couvertes de bestiaux, etc.

"Après nous être rendus à Plymouth de la maison de M. Parker, qui en est à une demi-lieue, nous nous embarquâmes en quatre bateaux, deux pour la compagnie, un pour quelques domestiques et le dîner, un pour de la musique, formée de huit instruments à vent. Nous remontâmes la rivière jusqu'où elle cesse d'être navigable, c'est-à-dire, à huit où dix milles de Plymouth. Là, nous vîmes la pêche du saumon, errans ou assis dans une prairie charmante, jouissant de toutes les sensations douces que peuvent donner l'agrément du site, la beauté du ciel, la fraîcheur des eaux. Nous redescendîmes ensuite, et nous nous arrêtâmes, vers les trois heures, à un endroit de la côte dominant la rivière, sur un tapis de la plus belle verdure, ombragé de grands arbres et séparé par la rivière seule d'un coteau admirablement cultivé, et semé ça et là de jolies petites maisons. C'est la que nous dînâmes assis sur l'herbe avec des viandes froides, un pâté, force gâteaux et quelques fruits. Je ne dois pas oublier une circonstance imprévue, qui ajouta beaucoup à notre plaisir.

"Pendant que nous dînions, nous aperçûmes trois jeunes filles qui, se promenant dans la prairie voisine avec leur père et leur mère, s'étaient approchées de nous pour entendre notre musique, et nous regardaient au travers d'une haie qui nous séparait d'elles. Je me lève aussitôt, et je leur présente un panier de cerises. Je les prie en même temps de vouloir bien chanter some scotish song, dont, moi Français, j'étais very fond. Elles se regardent un moment; et dès que nous fûmes retournés à nos places, comme si notre plus grand éloignement les eût rassurées, elles se mettent à chanter tous les trois a l'unisson, avec des voix d'une extrême douceur: The lass of Peatie's mill. Sans doute le temps, le lieu, la singularité de la rencontre ajoutèrent quelques charmes à ce petit concert; mais tous mes Anglais furent émus, et me dirent que je leur avais procuré le plaisir le plus vif qu'ils eussent goûté dans toute cette belle journée.

"Au sortir de Plymouth, nous prîmes notre route d'abord par la côte du Sud, et nous vîmes Dartmouth, Tor-Bay, Sidmouth, Weymouth, l'île de Portland, Dorchester; et remontant au Nord, nous traversâmes Dorsetshire, Wiltshire, Gloucestershire, Derbyshire, Yorkshire, etc., voyant les maisons de campagne, les manufactures, et tous les objets qui peuvent attirer la curiosité. Je quittai milord à Leeds, à sept ou huit lieues de York, comblé de ses politesses et de ses bienfaits. Là, il prit sa route vers la côte, où il voulait s'embarquer; et de York, où je passai deux jours, je revins à Londres, d'où, après un séjour d'environ une semaine, je revins à Paris, vers la fin d'Octobre, après six mois de séjour en Angleterre."